**Factotum : ** subst. Masc : Employé subalterne, sans fonction précise, qui assume des charges multiples et variées.
J'avais jamais lu Bukowski (j'avais pas lu Bukalaplage et Bukausupermarché non plus) et j'avoue que c'est pas trop mal, même si il vaut mieux le lire par petite gorgée d'une dizaine, vingtaine de page, parce que c'est quand même super répétitif :
Nous sommes au début des années 40 aux USA. Henry Chinaski (l'avatar de Bukowski) trainasse. Bien content d'avoir été réformé, il tente de trouver un boulot, se fait virer, picole, retrouve un job, picole au boulot, se tape une pute, se fait virer de son boulot, tente veinemment d'écrire, passe deux journée à boire, se barre dans une autre ville. Et le cercle continue.
Pourtant, ça se lit bien. Ce sont des petites tranches de vies cyniques de la vie d'un véritable branleur qui ne cache pas qu'il est complètement alcoolique, qu'il traine avec des femmes qui le ramènent encore plus vers le bas.
Il y a une véritable haine du travail assez jouissive : Chaque boulot se montre plus minable les uns que les autres, chaque supérieur est plus con et obséquieux, et à chaque fois Chinaski en rame le moins possible, boit pendant le travail, tentant parfois de coucher avec une petite employée. De plus, Bukowski montre une façade de l'Amérique que j'avais jamais vue : en plus de raconter la vie des USA pendant la seconde guerre lorsque tout le monde est parti au front, il compte des petites histoires de moins que rien sans ambitions, qui vivent d'alcool et d'histoires minables.
Retraçant un semblant de récit chronologique, Factotum à ses fulgurances : le moment où Chinaski pense avoir tué un homme, celui où il se retrouve dans l'entourage d'un vieux milliardaire et traine avec son harem de trois prostitués ou un passage horrible avec une lotion anti-morpion.
Hélas, tout n'est pas comme ça et j'ai eu parfois une forme de lassitude sur la fin du livre, celui-ci n'ayant pas vraiment de fil rouge.