Encore un supplice dans le genre de la science-fiction écrite dans un autre âge… Le style d’écriture est rude à lire et n’aide pas le lecteur à avancer dans le récit. C’est moins pire que La planète des singes ou La guerre des mondes mais on reste dans la même lignée de vieux romans désuets ayant mal vieillis. Vous me trouverez peut-être un peu dure, mais je trouve indigeste de devoir faire lire ça à des adolescents sous prétexte qu’il s’agit de « classiques ». Je trouve que désormais on peut trouver plus riche et plus récent dans le genre avec des thématiques beaucoup plus attrayantes. J’ai bien conscience, en disant cela, que les préoccupations de notre société ont changé : nous ne sommes plus tant dans la crainte des vies au-delà de notre planète mais dans la peur de détruire notre planète. On peut analyser cela en supposant que l’être humain est devenu égoïste et centré sur lui-même et ce n’est sans doute pas faux. Mais il y a autre chose à prendre en compte, autrefois il n’y avait pas cette urgence climatique et cette destruction par l’humain de la Terre, ou du moins pas à cette échelle. Désormais, cette crainte est omniprésente et l’on se retrouve souvent avec du post-apocalyptique d’ordre écologique. Il est triste de voir également que l’on tombe forcément dans des dystopies… Peut-on ne serait-ce qu’une fois avoir une utopie, qui nous promettrait un bel avenir ?! Parce que là, à force de lire des anticipations, je déprime…
Faisons une petite focale sur le roman. Tout le long de ma lecture, j’ai eu l’impression d’être droguée ou dans un état second et ce n’était pas de mon fait, mais celui du livre. Le processus d’écriture est tel qu’on à l’impression d’être totalement « à l’ouest »… J’ai été totalement perturbée par le comportement de l’épouse de Montag dans la première partie du roman : elle tente quand même de se suicider et n’en garde pas de souvenirs. La société se veut épurée de tout ce qui n’est pas utile, mais fait de la télé un objet plus développé et plus invasif encore, au point de devenir la « famille ». C’est flippant. Une sorte de lavage de cerveau contrôlé, pour empêcher les gens de penser par eux-mêmes. Il est intéressant néanmoins de constater que le livre qui génère un intérêt particulier chez Montag soit un texte qualifié de récit fondateur qui a amené la société à se construire. Il s’agit également d’un des premiers textes imprimés et reliés en tant que livres il me semble…
Je pensais que la fuite de Montag et ce qu’il se passerait au-delà prendrait plus de temps dans le récit, qu’il y aurait plus de conséquences de la part des autorités mais j’ai été assez déçue. On s’enlise dans la situation d’exposition et finalement j’ai l’impression que l’on précipite les choses dès lors que les collègues de Montag interviennent chez notre personnage principal. J’ai le sentiment que ce qu’il a fait n’aura aucune conséquence, aucun impact et je m’interroge donc sur l’intérêt de tout ça… Ceci, ajouté au style de l’auteur, rendent la lecture désagréable et saccadée.
En bref, je n’ai pas vraiment pris plaisir à lire ce roman, qui a assez mal vieillis, je ne saurais donc vous encourager à le lire…