Un livre pour le moins passionnant et d’une grande intensité. J’ai vu le film de Truffaut il y a un moment, et déjà le thème m’avait beaucoup marqué. Il s’avère qu’il en est de même avec le livre, mais de façon beaucoup plus intense, justement peut-être parce que c’est un livre qui parle des livres. En soit, l’intrigue elle-même n’est pas bien compliquée et sera plutôt linéaire (ce qui fait qu’il se lit plutôt vite) ; mais c’est surtout le message derrière qui en fait la force et l’intérêt. Sans forcément développer un univers d’anticipation dystopique par le vocabulaire, c’est bien par son message que Bradbury réussit à créer cette atmosphère. Ce qui rend en soit le processus intéressant. Alors c’est vrai qu’il est difficile de revenir sur tout, parce qu’on pourrait presque citer des pages entières tellement Fahrenheit 451 réussit à dresser un portrait de notre société, de son mode de consommation, et de son rapport à la lecture.
Le plus incroyable, c’est que le livre a été publié en 1953, et qu’on voit aujourd’hui certaines « prédictions » se réaliser. Et c’est à la fois glaçant et terrifiant. Ce qui est surprenant, c’est qu’on pourrait croire que le livre n’est qu’un plaidoyer à la littérature, mais on découvre également au fil des pages qu’il soulève des choses intéressantes et justes sur notre société, sur les relations humaines, mais il est aussi un texte profondément pacifiste, voire même écologiste sur la fin. Il reflète surtout les questions qu’on se posait au début de la Guerre Froide, en utilisant les livres comme le vecteur du message. C’est ce qui rend Fahrenheit 451 si particulier et si intense dans sa lecture, nous faisant réfléchir sur notre société et nous faisant nous rendre compte de certains aspects qui nous paraissent banals, mais ne le sont pas tant que ça. En utilisant le concept de créer une société visant à l’utopie, Bradbury crée une dystopie sombre et terrifiante englobant toutes les strates.
Une lecture incroyable. Malgré ses monologues, malgré ses métaphores, malgré son rythme un peu précipité, Fahrenheit 451 est l’un de ses livres non pas important pour l’intrigue ou l’univers qu’il développe, mais bien par le message qu’il transmet.