Rarement un ouvrage aura aussi bien porté son titre tant Faire mouche ne laisse pas indifférent.
Ce court roman est presque une longue nouvelle en réalité, tant il reste mystérieux et est extrêmement circonscrit dans l'espace et le temps.
C'est l'été, Laurent revient dans le village de son enfance, enfoui au milieu de la forêt, où il n'est pas revenu depuis des années.
C'est le mariage de sa cousine, mais Laurent ne rentre pas pour elle. Il n'a pas envie de la revoir, pas plus que sa mère. Il veut embrasser son oncle, qui va mourir.
Il y a tous ces silences, ces bouts de phrases qui tombent comme les mouches dans la pièce.
Et puis, on le sent bien, Laurent fuit quelque chose. Il est accompagné de Constance, qui n'est pas vraiment Constance. Mais fuir vers le passé n'est pas franchement la meilleur idée de Laurent...
Dès les premières lignes, Vincent Almendros prend au piège, met en apnée.
L'auteur avance avec une écriture minimaliste, très pragmatique.
En n'appuyant sa narration que sur les détails de l'environnement, Almendros enferme le lecteur qui, comme le narrateur, butte sur des contours invisibles, comme un mouche dans un verre renversé.
Il parvient ainsi, en quelques mots, à créer une ambiance aussi suffocante que des sous-bois sous un orage d'été.
Faire mouche est mini-thriller rural très maîtrisé en dépit d'une fin un peu abrupte, un peu prévisible, qui m'a laissée, précisément, sur ma faim, tant j'aurais aimé m'enfoncer un peu plus profond dans la forêt...
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