J'ai décidé d'écrire une critique, au combien risquée, sur l'ensemble de cette saga de Stephenie Meyer après avoir lu une des critiques de @Takeshi29 où il mentionnait ses critiques concernant les films.
Je pense qu'il est absolument nécessaire de faire une critique avec un regard différent par rapport à ceux qu'on peut trouver en majorité. C'est une saga qui a été absolument sur-vendue, c'est sûr, mais il faudrait peut-être à voir à resituer le livre dans son contexte d'écriture. Tout d'abord il s'agit de littérature jeunesse (oui il y a mieux, citons notamment Pierre Bottero, à jamais mon idole), mais combien de personnes sous-prétexte que tout le monde en parle s'imagine que c'est bien ? Nous avons tous eu nos désillusions concernant des films à gros budgets ou encore grandement récompensés, de même pour les livres.
Il s'agit d'un roman on ne peut plus banal, sans style d'écriture qui se détacherait du lot. Non rien de tout ça.
Et il me semble donc logique de le prendre comme tel, ce n'est pas parce qu'il a eu un succès mondial que cela veut dire qu'on a loupé une étape, et que en fait, c'est absolument génial.
À l'époque de ma lecture de cette saga, je devais être au début du lycée, je me souviens d'avoir trouvé ça chouette au sens de différent de mes lectures habituelles, certes appartenant au genre de la fantasy, mais là, le mixe était fait entre mes bouquins romancés qui faisaient du bien au moral et mes bouquins fantasy pour m'évader.
Le livre est archi niais, c'est sûr, mais certaines personnes aiment pouvoir s'imaginer dans cette niaiserie absolue, tout en le sachant parfaitement, et ce n'est pas un crime. Il s'agit seulement d'être suffisamment critique pour le voir, et de décider ensuite si cela nous convient quand même.
Donc oui, c'est niais, et le concept vampirique est très très loin de ce à quoi l'on n'aurait pu s'attendre.
Par exemple : ils brillent au soleil, WHAT?! (réaction la plus commune), et bien moi je trouve que cela s'explique, le vampire est décrit comme une créature séduisante au possible pour pouvoir capturer sa proie. Techniquement, il n'aurait même pas besoin d'être beau aux vues de ses extraordinaires capacités physiques. Mais, dans une perspective d'évolution, n'est-ce-pas bien plus pratique de pouvoir se rapprocher au maximum de sa proie, à l'insu de tous, sans avoir besoin de se terrer dans l'ombre? J'admets par contre que c'est très mal rendu dans le film, c'est absolument ridicule. Mais le concept, lui, peut se défendre, si tant est qu'on y réfléchisse un peu. Je ne dis pas que mes arguments sont ultimes, mais je trouve que c'est une justification acceptable.
Il est aussi intéressant d'avoir voulu donner une âme au vampire (bien que je rappelle que ceux-ci n'en soient pas toujours convaincu dans les livres), décortiquer la part humaine de cet être sur-humain. Comprendre que leur choix de vie s'explique par cette humanité qui tend à les rattraper, refuser de se nourrir d'humains alors que c'est délicieux, pour devenir moins puissant mais respecter cette part d'humanité. Le concept est plutôt intéressant quand on s'adresse à un jeune public. On évoque les désirs liés au pouvoir et les contradictions qu'ils exercent avec notre part d'humanité que l'on choisit, ou non, d'ignorer.
Le côté malsain, dérangeant de faire passer les différents couples de la famille pour des frères et sœurs s'explique aussi dans une logique de survie et d'intégration (c'est après tout, ce qu'ils semblent désirer). Ils peuvent décemment pas se faire passer pour des adultes, donc ils refont encore et encore le lycée... C'est un choix qui s'explique avec leur désir de vivre proche des humains et non reclus au fin fond du monde.
Je suis en partie d'accord, si ce n'est totalement (cela mériterait une nouvelle lecture, mais j'ai d'autres choses à faire), que la relation entre Bella et Edward n'est pas très saine. Cette fascination qu'il exerce sur elle, la façon dont elle s'abandonne entièrement à lui à quelque chose de malsain. Toutefois, n'est-ce jamais arrivé en réalité? De penser aimer une personne au point de lui abandonner toute sa vie (ce qui explique le vide morbide dans la vie de Bella après le départ d'Edward) ? Bon, il aurait tout de même fallu montrer qu'une relation tend généralement vers plus d'équilibre...
Au cours d'une discussion avec @Toki, il est ressorti l'aspect sexuel inexistant (d'après lui, mes souvenirs sont flous) avant le mariage. Aha! Me direz-vous, que puis-je répondre à cela? Je ne suis absolument pas d'accord, je ne crois pas que cela soit vraiment mis en avant, du moins explicitement, car cela peut s'expliquer autrement. Edward ayant des capacités physiques sur-humaines, et le désir sexuelle entrainant une excitation par très contrôlable... Il est plus sûr pour eux d'attendre (on pourrait aussi voir ça comme un avertissement lié au désir sexuel et au fait de bien penser les choses avant et tout le tralala, ça vient de me traverser l'esprit en écrivant). Toutefois, après le mariage (qui symbolise tout de même quelque chose de stable dans le temps), Bella décide de prendre les choses en main et de séduire Edward coûte que coûte. Elle n'en ressort pas vraiment indemne (là aussi, nous pourrions reprendre le parallèle avec la vie réelle et le fait qu'un acte sexuel implique des conséquences qu'il faut réaliser et anticiper, mais bon restons au premier niveau de lecture), elle tombe enceinte d'un pseudo-monstre qui la détruit au fur et à mesure. Mais, encore une fois, le renversement de situation concernant les sentiments des personnages (hormis Bella) sur cette grossesse s'explique par la nature même des vampires qui exerce une fascination dangereuse sur les humains.
Pour conclure, je pense, comme je l'ai déjà dit, que l'ensemble de cette saga a été sur-vendue. Toutefois, en prenant le temps de remettre le livre là où il devrait être, il est possible de l'apprécier (j'ai même rencontré des personnes bien plus âgées que moi qui avait apprécié). Il comporte plusieurs niveaux d'interprétation possible concernant les choix scénaristiques et chacun est libre d'y voir ce qu'il veut. Je ne me suis pas renseigner sur les propos de l'auteur concernant les aspects que j'ai développé et je ne le ferais pas, j'estime que c'est à chacun de découvrir dans le livre ce qu'il y veut.
Je le note donc sans le comparer aux livres, bien plus élaborés, que j'ai pu lire à l'époque ou maintenant, c'est un "genre" un peu à part.