Fatherland est un des livres que j'ai eu le plus envie de lire. Il faut dire que lorsque l'on est adepte d'Uchronie, il s'agit d'un poids lourd.
Du point de vue du scénario, Fatherland se situe 20 ans après la fin de la seconde guerre mondiale. Conflit qui comme vous le devinez a été remporté en Europe par l'Allemagne Hitlérienne. Les plans destructeurs de Adolf Hitler pour anhihilé le peuple Juif ont donc été conduits jusqu'à leur terme et plus encore.
Bienvenue à Berlin, que dis-je Germania, dans la cité censée surpasser en beauté et en richesse toutes les cités occidentales et d'ailleurs. Chose très bien souligné dans le livre, c'est le complexe évident d'infériorité des nazis. Cette propension à vouloir faire toujours plus grand, plus fort plus gros. C'est certainement ce qui conduira l'Allemagne à se perte dans la réalité. Cette manie à vouloir faire des chars toujours plus énormes des canons toujours plus puissants alors même que l'économie allemande ne le supportait plus, au mépris d'une armée qui aurait pu être armée simplement mais efficacement. Voilà ce qui conduisit Hitler et ses projets à sa ruine totale ainsi que toute l'Allemagne. Mais ne nous en plaignons pas, car à peu de choses prêt, ce qui est décrit dans Fatherland aurait été notre monde. Un monde à l'heure allemande. Berlin rebaptisé Germania et qui a désormais les plus grands monuments de la planète, mais des monuments sans âmes, déshumanisés, monumentaux pour compenser le vide culturel sidéral dans lequel est aurait été plongé l'Europe.
C'est dans cette ville, qui a perdu ses charmes des années 20 pour devenir un monument de béton que se noue l'intrigue de Fatherland. Le secret qui va mettre a mal le monde nazi et qui va être mis au jour au fur et à mesure du livre est connu de tous et il ne fait pas grand mystère dès le début. Il s'agit bien sûr de l'Holocauste, mené jusqu'à son terme.
Du point de vue de la trame narrative, Fatherland me fait un peu penser au film Amen. On sait que c'est de la Shoah qu'il est question. Ce qu'on ne sait pas, c'est comment les personnes réagissent à une telle horreur dans un monde où elle règne en maître absolu et total. Notre héros, est un SS. Déjà en soit cela montre à quel point nos repères de bien et de mal sont renversés. Les salops d'aujourd'hui, racistes, xénophobes, voire nazi "modérés" deviennent dans cette intrigue des quasi héros ! C'est la manifestation de la "Banalité du mal" qui est encore une fois à l'oeuvre. On sent le mal partout, mais les personnes elle-même, ne sont pas mauvaises à part certains monstres chtoniens.
Du point de vue littéraire, je trouve que le thème aurait pu être mieux exploités par une écriture plus fluide. On a tendance de temps en temps, soit par impatience, bon point, soit par lassitude, mauvais point à lire en diagonale. Nous ne sommes pas pendus aux lèvres et aux faits des protagonistes.
La fin du livre que je ne dévoilerais pas laisse un peu sur sa fin. Mais cependant, elle permet au lecteur de se faire une idée soit même. Comment l'avenir de ce Reich de mille ans va évoluer. Les choses vont-elles changer ? Où bien la morale de l'Histoire est que le mal triomphe. Je ne le sais pas, mais pour vous faire une idée, lisez le.