La dernière chose qu'il faut avoir envie de trouver dans ce livre, c'est une réponse à la question posée par son titre.
En effet, non seulement l'auteur n'apporte aucune réponse à cette interrogation mais, au surplus, il ne la traite pas, ni de près ni de loin.
Alors, si le bouquin ne s'intéresse pas à sa propre problématique, de quoi parle-t-il ?
En fait, il s'agit d'un bref essai sur la situation de la France au début des années 2010. Pour l'auteur, la démocratie telle que nous la concevons est mourante. En conséquence, un choix va se présenter entre une technocratie aristocratique et une forme renouvelée de la démocratie, prenant appui sur les apports majeurs d'internet en termes de participation aux affaires publiques par le biais de forums, blogs ou réseaux sociaux.
Eric Verhaegue commence son analyse par une comparaison intéressante entre notre époque et celle qui précède immédiatement la révolution de 1789, entre grogne dans l'opinion, rejet croissant des élites. multiplication des crises d'une part, et d'autre part, une crispation des élites sur les privilèges et leurs prébendes.
Bien entendu, il suggère que l'issue pourrait être la même qu'il y a deux siècles.
Pour l'éviter, il suggère un total changement de paradigme, par le retour du politique dans la gestion de la nation, en remplacement de l'omniprésence technocratique dont l'échec est patent. Il milite pour un retour du choix de société, de l'arbitrage sur les grandes questions que sont la place de l'éducation, le monde du travail ou la santé.
S'il n'y a pas grand chose de neuf quant au constant, le parallèle avec la fin de l'ancien régime et l'interprétation au regard d'une dichotomie aristocratie contre-révolutionnaire / peuple révolutionnaire est intéressante et bien faite. Les propositions sont plus novatrices et ont le mérite d'apporter une vision à la fois structurée, cohérente et assez originale pour n'avoir aucune audience au plan national.