Des jeunes femmes changent tout un coup, mutent, et ces différences marquantes ne laissent pas le monde insensible. En effet, ce dernier n’est pas prêt à accepter ce genre de métamorphoses. En conséquence, les félines doivent agir, et vite…
L’histoire de ce livre est puissante en réalisme malgré le fait que ce soit une fiction (adolescente). C’est un roman militant, immersif, révolté, engagé dans sa cause: le féminisme. De surcroît, il montre à quel point il est difficile de nos jours pour une jeune femme d’être prise au sérieux et d’être entendue, et ce, d’une manière juste et touchante.
Stéphane Servant, dont la plume est remarquable (déjà bien exprimée dans Sirius et la langue des bêtes, de la même collection), a su soigneusement mettre en scène son histoire, qui est nous est livrée par un des personnages principaux, une protagoniste du mouvement des félines. Cette dernière, Louise, nous fait vivre sa métamorphose autant physique que mentale, et nous offre ses réflexions, profondément glaçantes.
Les circonstances de la narration nous sont de même originales; c’est une restitution alternative des faits en parallèle des versions déformées par les médias.
Au long de ce témoignage, il est réellement possible de sentir la haine, la cruauté et les émotions qu’ils ne faut pas emprunter pour tomber dans la spirale vicieuse du monde, ni dans l’effroyable esprit grégaire de la population soumise aux différences.
Les péripéties s’enchainent avec rythme: pas de chapitres, pas de pauses, pas de temps morts, pas de répits…Criant de vérités, on dévore et referme ce livre plus que jamais attaché aux valeurs d’émancipation et de tolérance.
Une citation qui pourrait illustrer ce roman:
« L’intelligence se trouve dans la capacité à reconnaitre les similitudes parmi différentes choses, et les différences entre des choses similaires. »
-Madame de Staël-