A cette époque, l'Autriche-Hongrie s'étendait de Sarajevo à Cracovie et des frontières de la Suisse à celles de la Russie tsariste. Le roman de Sophia Andrukhovych, Felix Austria, se déroule durant toute l'année 1900, aux confins de l'empire, plus précisément dans la petite ville de Stanislaviv, l’actuelle Ivano-Frankivsk (à l'ouest de l'Ukraine). Un goût d'Europe Centrale, pour sûr, en des temps plutôt heureux où différents peuples aux diverses appartenances religieuses se côtoyaient sans heurts. L'auteure ne lésine pas sur les longues descriptions de la vie quotidienne dans cette cité cosmopolite avec une attention particulière pour la nourriture, sa principale héroïne étant particulièrement douée pour mitonner de bons petits plats. L'intérêt documentaire y est mais le luxe de détails a tendance à alourdir la lecture d'autant que la trame narrative, autour de la relation étroite entre la narratrice, Stefania, cuisinière et domestique, et sa maîtresse, Adèle, avec laquelle elle a grandi, est complexe voire même souvent contradictoire entre attachement et conflits. Pour tout dire, l'état psychologique de Stefania et sa manière d'interpréter les comportements de ses proches est assez difficile à comprendre. Il est donc aisé de se laisser gagner par l'ennui dans ce roman qui aurait pu être écrit il y a 100 ans mais sans avoir la clarté et l'intelligence des récits de Stefan Zweig. C'est une déception.

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le 16 mars 2018

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