Bonsoir à tous,
Me voilà devant vous avec ce livre, trop peu connu de Balzac. Pourquoi celui-ci ? Car, il me semble capital, dans la pensée de Balzac.
Ferragus ne jouit pas auprès du grand public de la notoriét é d’autres œuvres de
Balzac comme Le Père Goriot, Eugénie Grandet ou Le Lys dans la vallée par exemple. Ce
petit roman a pourtant retenu l’attention de la critique balzacienne : en témoigne la quinzaine d’articles qui lui ont été consacrés. L’argument de cette œuvre courte que l’on pourrait presque qualifier de nouvelle est simple : une femme cache à son mari un secret inavouable. Elle est la fille d’un forçat en rupture de ban qui la protège secrètement. L’époux, qui y est incité par un soupirant éconduit, la soupçonne d’adultère si bien qu’elle en meurt. Les péripéties qui ponctuent Ferragus sont cependant si rocambolesques que l’on aurait tendance à négliger
l’intérêt profond d’une œuvre typique de la pensée et de l’art balzaciens. Intérêt qu’il faut débusquer derrière une série de paradoxes qui loin de constituer des maladresses ou des négligences de la part d’un écrivain pressé par son éditeur constituent au contraire, me semble-t-il, le caractère
intrinsèque, étonnant, et fascinant, de ce texte.