Ces nouvelles font rarement plus d'une dizaine de pages, et pourtant elles sont chacune portées par une idée forte qui réussit l'effet unique que recherchait Poe. Bien sur, impossible d'entièrement saisir le foisonnement des références, réelles ou inventées mais cela participe au charme du style de Borges, onirique, vertigineux, foisonnant et toujours un peu inquiétant.
Les thèmes abordés, les labyrinthes, l'infini, la mise en abîme, l'Orient lointain, les rêves sont un régal pour la curiosité et l'esprit, un peu comme le sont les illusions d'optiques. Les nouvelles restent longtemps dans un petit coin de la tête, actionnent quelques engrenages de la réflexion.
Claude Mauriac écrit qu'en lisant du Borges « notre vision des êtres et des choses a changé. Nous sommes plus intelligents. Sans doute même avons-nous plus de cœur.» Après ces quelques nouvelles, je ne saurais dire pour l'intelligence mais quant à la vision des choses, à n'en pas douter !