Fabrice Caro dit Fabcaro n’est pas qu’un dessinateur de bandes dessinées, c’est aussi un écrivain de romans. « Figurec » est son premier et met en scène un anti héros comme il les aime à savoir : un trentenaire un peu loser qui n’a qu’un ami rencontré il y a peu, connaît également des problèmes de fric, de relations et dont le frère cadet est tout l’inverse. Comme il a du temps libre et que la pièce qu’il écrit n’avance pas, son occupation favorite est d'assister à des enterrements. Un beau jour, il repère ou plutôt est repéré par un autre personnage présent aux mêmes funérailles. C'est alors le début d'une histoire insolite mais aussi drôle et parfois dramatique…
Comme souvent chez Fabcaro, celui-ci part d’un événement singulier autour duquel il raconte des situations ordinaires vécues au quotidien par un type lambda un peu solitaire et dénué de réussite. Ici, on sera surpris par ce que l’on lit sans se douter de la fin ! Bien écrit car tient en haleine jusqu’au bout avec ce qu’il faut de rebondissements, souvent cocasse, cette première œuvre rappelant un peu le cinéma de Yórgos Lánthimos par son côté décalé, est en outre nantie de trouvailles de construction narratives innovantes et devenues depuis, la marque de fabrique de son auteur. Et même si la toute fin est un peu ambiguë, on se laissera prendre au jeu de ce roman réjouissant et tellement pas formaté !