Voilà plusieurs jours qu'on entend beaucoup parler de ce livre dans les médias. Il faut dire qu'il met le doigt sur un sujet à la fois sensible et très souvent abordé : la police.
Si on peut être critique envers certains actes de Valentin, il a au moins le mérite d'être allé voir par lui-même ce qu'il en était.
De manière étonnante, il rentre très facilement dans les forces de l'ordre, après à peine trois mois de formation (ADS et non gardien de la paix) et sous son vrai nom - le même associé à sa carte de presse. Il passe un an à l'I3P, l'Infirmerie Psychiatrique de la Préfecture de Police - institution peu connue et glauque à souhait. Il finit enfin par obtenir sa mutation dans un commissariat du 19ème arrondissement de Paris et décrit alors son quotidien de policier ADS.
Depuis quelques années, la police se retrouve régulièrement au coeur des critiques, notamment à cause de nombreux cas de violences policières, certains plus médiatisés que d'autres. C'est surtout cet aspect qui est retenu par les médias. C'est sans doute le plus choquant.
Pour autant, Valentin ne s'arrête pas là. Il décrit également les conditions de travail lugubres des policiers. Pendant son immersion, un de ses collègues s'ôtera la vie. Au-delà de la description de ces conditions de travail, ce qui marque la lecture de ce livre, c'est surtout de comprendre entre les lignes comment s'installe l'effet de corps et comment l'uniforme semble donner tous les droits et retirer toute liberté individuelle. Les choix qu'il fait pour "se fondre dans la masse" et continuer son travail de journaliste infiltré sont ceux que font les jeunes policiers pour s'intégrer et survivre comme ils peuvent à un milieu particulièrement dur. Ce sont ces mêmes choix qui le poussent à
couvrir une bavure
... jusqu'à ce que ce ne soient plus des choix. Sa manière de parler, d'écrire, de ressentir... il se surprend lui-même. Glaçant.