Publié sur L'Homme Qui Lit
Les enfants peuvent-ils servir de séance de rattrapage à des adultes ratés ? C'est ce que pose comme question Olivier Bourdeaut dans les premières pages de son roman où, sans qu'elle n'ai franchement le choix, une petite fille est transformée à machine à remporter les podiums de ces concours de mini-miss comme les américains en raffolent.
Seulement voilà, transformer une petite fille en pute exhib pour vieux pervers et anciennes miss ratées n'est pas sans conséquences sur le développement psychologique. Comment reprendre le pouvoir sur ce corps pendant l'adolescence ? Il suffira de le faire grossir pour le rendre immonde et fermer ainsi les portes aux fantasmes maternels.
Plus tard, quand tout s'effondrera, il faudra se venger de cette mère, transformer encore plus ce corps, vivre dans l'excès, ne renoncer à aucune souffrance, aucun sacrifice, aucune folie pour lui en mettre plein la vue et la faire souffrir. Seulement rien n'est aussi simple dans la vie, et parfois à trop jouer avec le feu, on se brûle les ailes avant d'avoir même pu s'envoler
Florida est un de ces romans clivants qui ne laisse pas le lecteur s'ennuyer, qu'on adore ou qu'on déteste. Si j'ai adoré la première partie plus satyrique, le style déjanté et le caractère frondeur de la narratrice (ça m'a rappelé le style de Kerozene), je me suis plus ennuyé dans la seconde partie du récit qui tournait un peu en rond. Une lecture mitigée, donc.
Florida d'Olivier Bourdeaut a paru en mars 2021 aux éditions Finitude.