Fondation et Empire, suite directe de Fondation est le tome que je préfère dans le cycle d'Asimov. Pour la simple et bonne raison qu'après un premier chapitre parfaitement inscrit dans la continuité du tome précédent (une "crise" que la Fondation surmonte comme le prévoyait le plan pour en ressortir affermie), tout se met à sérieusement capoter avec l'arrivée d'un conquérant obscur : le Mulet.
Personnage absent mais fascinant, le Mulet est un conquérant habile qui parvient en un temps record à bâtir un empire capable de se mesurer à la Fondation, voire de la surpasser. Le Mulet parvient grâce a sa seule volonté, à ses seules actions à influer sur la destinée des peuples, contrevenant gravement aux fondements mêmes de la psychohistoire... Au point de remettre en cause les conclusions de Hari Seldon en son temps ? Au point de mettre à bas le sacro-saint Plan ?
Alors que chaque nouvelle faisait auparavant des bonds en avant dans le temps, l'histoire du Mulet permet à Asimov de développer sur plusieurs nouvelles ses personnages. Ils en deviennent plus attachants, plus fins, le cadre de leurs aventures étant fascinant. S'il n'est pas un "méchant" en tant que tel, le Mulet est le plus grand opposant qui se soit jamais dressé sur le chemin de la Fondation. Ses actions auront un impact désicif sur la suite du cycle...
Fondation et Empire est le tome où l'individualité triomphe enfin de la dictature des masses inconscientes, où les héros comme le lecteur doutent, s'inquiètent, craignent l'aboutissement. La dramaturgie de l'histoire est infiniment plus saisissante, laissant la place aux sentiments, aux pulsions... Pas étonnant que ce tome soit celui sélectionné pour être l'objet d'une adaptation cinématographique (qui me fait frémir d'avance...).
Critique Fondation, tome 1