Un dialecticien de l'impermanence et du conflit des contraires, dont le logos assure l'harmonie.

Philosophe grec de l'IMPERMANENCE, Héraclite est né à Éphèse (vers 542-vers 480 av. J.-C.). L'être est éternellement en devenir. Nulle chose demeure ce qu'elle est, tout passe en son contraire.

A. Premier penseur dialectique : TOUT CHANGE SANS CESSE :
Une seule chose est constante, permanente, c'est le changement. Tout passe et rien ne demeure.
1. "On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve". (fragment 12)
2. "Rien n'est permanent, sauf le changement".

B. Rien ne peut être pensé sans SON CONTRAIRE :
1. "Les dieux sont mortels et les hommes, immortels ; la vie des uns est la mort des autres, la mort des uns, la vie des autres". (62)
2. "C'est la maladie qui rend la santé douce et bonne ; c'est la faim qui fait de même désirer la satiété, et la fatigue le repos".

C. Le CONFLIT constant des CONTRAIRES est le père de toutes choses :
1. "Guerre est le père de toutes choses, roi de toutes choses. De quelques-uns, il a fait des dieux, de quelques-uns des hommes. Il rend les uns esclaves, les autres libres".
2. "Il faut savoir que la guerre est universelle, la justice est une lutte, et que toutes choses naissent et périssent par la lutte". (fragment 80)

D. Le LOGOS gouverne toutes choses :
1. "Car toutes les lois humaines s'alimentent à une seule loi, la loi divine, qui est souveraine à son gré - force suffisante partout et partout victorieuse". (fragment 114)
2. "Alors que le discours vrai (logos) est commun à tous, la plupart vivent comme s'ils avaient en propre une pensée particulière". (fragment 2)

E. Le LOGOS, législateur de tout ce qui est, assure L'HARMONIE DES CONTRAIRES :
1. "Les contraires s'accordent ; de ce qui diffère naît la plus belle harmonie ; tout devient par discorde".
2. "Les hommes ne savent pas comment ce qui varie est d'accord avec soi. Il y a une harmonie de tensions opposées, comme celle de l'arc et de la lyre".
3. "Joignez ce qui est complet et ce qui ne l'est pas, ce qui concorde et ce qui discorde, ce qui est en harmonie et en désaccord ; de toutes choses une et d'une, toutes choses" (fragment 10).

F. LE FEU est le LOGOS, principe de toutes choses :
1. "Ce monde qui est le même pour tous, aucun des dieux ou des hommes ne l'a fait ; mais il a toujours été, il est et il sera un feu toujours vivant, s'alimentant avec mesure et s'éteignant avec mesure".
2. "Le dieu est jour et nuit, hiver et été, guerre et paix, surabondance et famine ; mais il prend des formes variées, tout de même que le feu, quand il est mélangé d'aromates, est nommé suivant le parfum de chacun d'eux". (67)

G. MISÈRE DE L'HOMME :
1. "Le naturel humain n'a pas de raison, le divin en a." (78)
2. "L'homme le plus sage parait un singe devant Dieu, comme le plus beau singe est laid en regard du genre humain." (83)
3. "La multitude ne pense pas sur ce qui lui échoie ; et même une fois que la multitude est instruite elle ne médite sur rien". (17)

H. GRANDEUR DE L'HOMME :
1. "À tous les hommes échoit de se connaître eux-mêmes et d'avoir l'esprit clair".
2. "Il n'existe qu'une seule sagesse : connaître la raison qui gouverne toutes choses à travers tout". (fragment 41)
3. "La vertu est la route la plus courte vers la gloire".

CONCLUSION :
- Comparer le logos d'Héraclite au Tao (Tchouang-tseu, Lao-tseu) est passionnant, plein d'enseignements. Je vous y invite !