"Les arts en bon sismographe pour annoncer les bouleversements avenir".
Sophie Chauveau nous embarque dans les passions du grand XVIIe, celle féconde de Jean Honoré Fragonard, libre et badin au sein de son époque mouvementée, celle de l'école des galeristes du Louvre, celle des ames galantes, mais aussi des derniers soubresauts de la royauté et de sa cour à l'aune de la fluxion révolutionnaire qui va suivre.
Donne à voir un artiste resté jusqu'au bout indépendant, franc tireur mais avant tout amoureux d'un art vivant, pétillant , libertin. Gaillard sempiternellement amoureux des siens, des femmes, de sa famille recomposée, de ses frères d'ateliers, de ses maitres .
Il n'oubliera pas ce qu'il leur doit, Boucher, Chardin lequel considérait la peinture comme une ile dont il n'a touché que les bords.
Enfant du peuple, de Grasse, et de ses généreuses couleurs, il ne tombera jamais dans la pédanterie infatuée. Il restera simple, à l'affut de ses émotions, de la nature, comme des scènes de vie ordinaires. Comme tel, il sera un très proche de Jacques Louis David, peintre de la révolution, qui a échappé au grand rasoir de la terreur, à l'inverse de Robespierre, qui en sera fracassé.
L'auteur embrasse ce parcours de peintre avec un grand soin, une pétulance et un regard hoslitique précieux . Pulvérise le dogme de l'engagement de l'artiste que sa posture soit au dessus de la mêlée ou à fond dedans comme JL David, seule l'intégrité fait le poids.
Tandis que les précurseurs des Lumières préparaient l'avènement de la société sans Dieu (Diderot, Rousseau, Voltaire) mais aussi Grimm. Nous voyons démarrer sur les cendres à peine refroidie de la terreur, l'épopée Napoléonienne qui du strict point de vue des arts, ira très loin dans la spoliation des oeuvres étrangères.
Ainsi, Fragonard nommé conservateur du Louvre, sera celui qui allait réceptionner en aout 1797, la Joconde!