A partir d'une idée géniale, Mary Shelley conçoit ce roman fondateur mais difficilement lisible aujourd'hui tant le style et le ton pourront paraître pompeux et guindés, même aux amateurs de romans gothiques et aux habitués du romantisme frénétique : longs monologues édifiants (son monstre est sans doute le plus bavard de toute l'histoire littéraire), expression hyperbolique des sentiments que l'on pourra trouver ridicule, digressions inutiles et bien ennuyeuses...
Y surgissent pourtant des scènes hallucinées traduisant sans doute la vision originelle de l’auteur : recherches et expériences transgressives du jeune savant, naissance et apparition du monstre, orage nocturne sur le lac Léman. La beauté de ces passages justifie à elle seule la lecture du roman.
Les deux « introductions » de l’auteur (de 1831 et de 1818) qui éclairent ses motivations, le contexte et les circonstances de la conception du récit sont tout aussi passionnantes que l’histoire inventée.