Critique de Freakonomics par avisdupublic_net
Avec Freakonomics, Steven D. Levitt (journaliste au New York Times et au New Yorker) et Stephen J. Dubner (professeur d’économie à l’université de Chicago) nous offrent une présentation des sciences économiques d’un nouveau genre. C’est en 2003 qu’a lieu la RENCONTRE entre les auteurs. Stephen J. Dubner venait de recevoir la médaille John-Bates récompensant le meilleur économiste de moins de quarante ans. Pourquoi une telle médaille ? Et bien parce que Stephen J. Dubner n’est pas un économiste comme les autres. L’économétrie ne l’intéresse pas, la Bourse est un milieu qui lui est hermétique… Lui ce qui le passionne ce sont les petits faits de tous les jours. C’est d’étudier notre société avec la loupe de l’économiste afin de mieux comprendre les interactions entre agents et les possibilités de chacun. Mais pas pour en faire des théories, non, pour justement prendre du recul sur les préjugés et les relations de causalité souvent mis en valeur. L’économie est alors vue sous un nouvel angle. La rationalité des agents, des comportements, des causes et effets sont transposés à des terrains d’étude qui peuvent rapidement être qualifiés de saugrenue ! Cette étude des petites choses étranges grâce à la méthodologie des sciences économiques possède un nom : Freakonomics !
Ce livre peut s’apparenter à de la maïeutique. Il ne propose pas une méthodologie propre. Il nous guide, par les questionnements des auteurs, pour nous permettre de remettre en question nos idées reçues. Au fil de notre lecture, on va donc passer du lien entre la législation de l’avortement et la baisse de la criminalité aux États-Unis, à l’étude de la motivation des agents immobiliers dans une vente, en passant par le lien entre réussite personnelle et prénom, ou encore répondre à la simple question : pourquoi les revendeurs de drogue vivent-ils plus longtemps chez leur mère ? Comme vous pouvez le constater le panel est large !
Les auteurs l’admettent en conclusion : ce livre ne possède pas de fil conducteur clair. Les transitions de fin de chapitre amènent toujours à la réflexion suivante, mais à la fin de sa lecture on peut facilement ressentir un sentiment de flottement… Je trouve que le mieux est de le lire chapitre par chapitre pour éviter l’impression de s’être perdu au sein d’une importante digression. Cependant Freakonomics reste un très bon livre pour se (re)plonger dans les théories et raccourcis des sciences économiques d’un point de vue ludique, clair et concis. Ce livre est parfait pour aiguiser son esprit critique et remettre en cause certaines vérités qui peuvent sembler irréfutables.