[Explicit]Un pompiste et des pipes.
On pourrait comparer ce livre avec Hollywood Babylone, paru en France dans les même eaux, car ça raconte la fesse cachée de Hollywood durant trois décennies (1940 à 1960), mais ici, tout est raconté par le principal intéressé, Scotty Bowers.
A la fin de la Seconde Guerre, Bowers décroche un emploi de pompiste à Hollywood, tout près des Studios ; sa beauté et son charme va ainsi faire des ravages auprès de très grands noms du cinéma Hollywoodien.
Ainsi sont nommés George Cukor, Katharine Hepburn, Tyrone Power, Errol Flynn, Vivien Leigh, Charles Laughton, Tony Richardson, John Carradine et bien d'autres, dont on voit très vite qu'ils aiment la chair, qu'ils soient à voile ou à vapeur.
Je ne veux pas trop dévoiler, car c'est souvent amusant à lire, mais lire que Katharine Hepburn a adoré se faire bouffer le minou par une des filles de Bowers a quelque chose de très drôle, loin de l'image lisse qu'on peut lui donner. Charles Laughton et Tyrone Power furent par exemple adeptes de tartines au Nutella et de douches dorées. C'est marqué tel quel, mais là aussi, ça me fait marrer.
Ça se laisse lire facilement, car ce Scotty Bowers est souvent drôle dans la description très étrange de sa double vie ; pompiste le jour, et entremetteur de passes la nuit auprès de ces grands noms. Lui aussi ne se ménage pas, et livre des anecdotes personnelles souvent crues sur ce que fut le sexe dans ces années-là. Vous allez en apprendre des belles entre autres sur la fellation, et ne somnolez jamais dans un parc, votre vie pourrait changer !
La grande question est de savoir si tout ça est vrai, si Scotty Bowers a été une sorte de Monsieur Claude Hollywoodien. C'est difficile à dire, car il n'y a aucune photo de lui avec une star (en train de poser, pas de....), mais de l'autre côté, certaines infos sur ces acteurs ont été avérées (notamment la bisexualité de Katharine Hepburn et son fort appétit sexuel). En recoupant avec Hollywood Babylone (dont les faits que je connaissais se sont réellement passés), j'oserais dire que c'est vrai, car c'était quelque chose d'interdit. Je rappelle qu'à cette époque, être homosexuel ou lesbienne était assimilé au Diable, et que cette station-service, où se trouvait une caravane propice à bien des ébats, pouvait servir de refuge bien inoffensive.
Je pensais aussi au fait de citer nommément des acteurs pareils ; soit c'est parce qu'ils sont tous décédés, mais je suis étonné de voir Bowers tout étaler ainsi. Peut-être parce qu'il va avoir 90 ans, pas de descendance, et que donc personne ne pourra l'emmerder une fois passé de vie à trépas.
Le récit est par moment découpé en nœud-papillon, avec un passage difficile sur la guerre (où son frère mourra déchiqueté par un obus, ce qui arrivera aussi à la personne qui relate ça à Bowers), et sa vie personnelle plutôt libre, avec sa femme qui a l'air d'ignorer volontairement ses multiples frasques, et sa fille, qui décèdera tragiquement à la suite d'un avortement clandestin.
Mais ce qu'il ressort de ce livre est la joie manifeste de l'auteur d'avoir vécu une époque aussi débridée, où le sexe se consommait avec plaisir sans les dangers du sida. On pourrait presque dire, d'une certaine façon, qu'il se considère comme un bienfaiteur de l'humanité ; il a ainsi "offert" trois enfants, qu'il ne connaitra jamais, à des couples lesbiens/stériles, a offert de son corps (et de sa bouche) à des milliers de passes, d'une part pour l'argent, mais avant pour son plaisir.
Le livre étant assez explicite sur le sexe, il n'est pas recommandé à tout monde, mais ça monde un Hollywood très pervers, où le cul était finalement une joie.