Bon c'est quand même mi-figue my-cose toute cette histoire.
Alors bien sûr on se délecte de la fantasy foisonnante mêlée à l'Histoire et la mythologie des Pyrénées de cette fin de 19e siècle. On rigole beaucoup du caractère politique de Ric-Ric, anarchiste et grande gueule seulement quand ça l'arrange, mais qui prouvera qu'une fois le Pouvoir en main, l'Idéal est loin d'être idéal.
J'ai adoré toute la partie sur la linguistique des champignons, le moyen qu'ils ont de communiquer, sondant à la fois l'âme et les émotions plutôt que de faire confiance aux paroles viciées par deux mille ans d'Histoire. J'ai ressenti beaucoup d'intérêt également pour ce carrefour de langues entre l'Espagnol, le Basque, le Français et l'Occitan.
Albert Sanchez Pinol est un conteur hors pair, certes. Mais toutes ces idées s'imbriquent dans un bordel dont il est parfois compliqué de s'extraire, comme quelqu'un qui a beaucoup de choses (intéressantes, puissantes) à dire mais qui manque de structure pour que ce soit compris par un cerveau à moitié fatigué.
En général, j'aime les histoires de fous, déconstruites, dont les métaphores visent à critiquer à la fois la bêtise de l'Homme face au dessein de la Nature, de ses cycles et de sa logique. Mais beaucoup trop de montagnes russes allant de lourdeurs sans fin à de l'excitation qui scande au génie.
Fungus est un livre à lire, vraiment. Avec ce même avertissement que lorsqu'on franchit le tourniquet des manèges des Maisons de la folie ; de la poudre aux yeux, des bonnes idées, et pour ressenti final, cette petite émotion d'avoir satisfait le gosse qui a besoin de se moquer tout en vivant mille aventures.