Bon... étant moi même catholique pratiquant, c’est très difficile d’être objectif sur un tel livre, qui se veut être le fer de lance de la Réaction au sortir de la Révolution « Française » et une réponse aux multiples critiques que subit cette belle religion qu’est le christianisme.
Alors, on ne peut nier que le tout jeune Chateaubriand de 1799 a déjà une très belle plume précurseuse du romantisme tout juste naissant, avec quelques envolées lyriques de toute beauté et un style très agréable. Ce n’est évidemment pas là que cela bloque, la forme est excellente.
C’est sur le fond que le problème arrive. Notamment sur la première partie « Dogmes et Doctrines » qui essaie de nous expliquer que Dieu existe parce que les oiseaux chantent et que la Nature se régénère au printemps, alors je suis tout aussi admirateur de la beauté implicite de Dame Nature, mais ça me semble un argument plutôt maigre dans un essai voulant prouver l’existence d’un Dieu, chrétien qui plus est.
Viennent ensuite les deuxièmes et troisièmes parties « Poétique du Christianisme » et « Beaux-Arts et Littérature » qui s’axent sur le ressenti sur les œuvres chrétiennes qu’elles soient littéraire ou picturales, soit disantes plus belles que les antiques (tout à fait d’accord avec l’auteur sur ce coup là) qui certes, est un point de vue défendable et que Chateaubriand défend avec brio, mais ce sont des critères bien trop subjectifs, si je préfère Racine à Homère, c’est une affaire de goût et non une vérité générale.
Ne reste que la quatrième partie « Culte », et cette partie rattraperait presque les trois précédentes, notre brave Chateaubriand nous parle enfin du réel génie du Christianisme, celui qui est indéniable. Celui ayant un rapport avec l’honneur, le panache, la bonté, la miséricorde et l’aumône.
La plus belle ode que Chateaubriand aurait pu faire à cette belle religion se trouve ici, dans cette ultime partie, avec pour exemples les ordres religieux et militaires, le progrès technique qu’ont permis le clergé séculier ou encore la bonté et le magnanimité de nos Rois.
Donc je vous propose simplement, si vous avez acheté le livre et que le pavé vous décourage, ne lisez que la quatrième partie, vous verrez bien à quelle génie vous avez affaire.