Une grande claque dans un petit roman...
Cela résume assez bien ce que j'ai ressenti en refermant ce livre.
Quelques survivants dans un monde en ruine, et il n'en faut pas plus à Thomas Disch pour dépeindre l'humanité sous son plus mauvais jour, somme toute réaliste, le père Disch, il faut bien le dire. C'est juste dommage que tant de lucidité finisse par achever l'auteur, hélas...
Je ne lui jetterai pas la pierre, j'avoue faire partie de ceux qui pensent qu'un bon coup de ménage sur l'être humain ferait le plus grand bien à la Terre, un peu comme pour les dinosaures... Du coup j'ai lu ce livre avec le cynisme qui convient, sans doute.
Dans un style froid et dur, Disch nous décrit la fin de l'humanité. Mais elle est tellement antipathique que je n'ai pas beaucoup pleuré sur elle. Le prétexte de la survie exacerbe tous les défauts, voire les perversités, accompagnés comme il se doit de justifications à la mords-moi-le... et d'auto-aveuglement, et permet à Thomas Disch de tous nous les égrener comme des perles sur un collier, et il faut bien dire que ce n'est pas tellement réjouissant.
Voire désespérant.
Le juste retour des choses dans ce bouquin étant que comme c'est ce que nous autres, humains bien imbus de notre petit pouvoir de merde sur notre environnement, pratiquons à tours de bras, que ce soit sur les insectes qui bouffent nos récoltes ou les peuplades qui nous emmerdent quand il s'agit de déforestation massive ou de s'approprier quelque chose que tel ou tel qui a le "pouvoir" veut, ben finalement c'est une sorte de justice "immanente" qui s'exerce dans ce livre et qui m'a plutôt réjouie. Je sais, je suis quelqu'un d'horrible et d'infréquentable, désolée...
Mais ceux qui, comme moi, ont toujours préféré la compagnie des livres à celle des hommes, me comprendront...
Bref, c'est un bouquin qui remet l'être humain à la bonne place, à sa vraie place, celle qu'il a délibérément choisie, celle de parasite d'une planète qu'il pille sans réflexion et qu'il ne mérite pas. Un très bon moment de lecture, et pédagogique à souhait !
Hier soir d'ailleurs nous avons regardé l'épisode 1 de la série "Black Mirror" qui traite à peu près du même sujet (pas la fin de l'humanité, juste son extrême bêtise, perversité et goût du voyeurisme), décidément c'était la journée !
Edit : j'ai tellement bien vendu le bouquin que mon homme veut le lire, lui qui ne lit pas de SF !