drame familial
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Mon ressenti après la lecture d’un roman de Karine Giebel ne varie pas, j’ai toujours l’impression de recevoir une bonne gifle, quelque chose qui me secoue, me bouleverse durablement. C’est le cas encore une fois avec ce livre mémorable, dont les personnages ne me lâchent pas et ce bien après avoir refermé le roman.
Trois personnages principaux, qui en voient de toutes les couleurs. Les situations qu’ils vivent au cours de ce roman sont terriblement poignantes. L’un est un détenu, qui purge une peine de seize ans de prison pour un double crime qu’il n’a pas commis. Il a appris à survivre en enfer et sait à quelques jours de sa sortie qu’il doit tout réapprendre de la vie. Angélique est une jeune femme séquestrée depuis des années dans un endroit sordide, elle aussi vit un enfer. Son passé, nous l’aprennons par bribes, au cours de chapitres qui lui sont consacrés, aussi brefs que sporadiques. Elle a un rôle clé dans ce récit.
J’ai bien sûr un faible pour le personnage de Léonard, « Léo, le bâtard« , « Léo, le triso« , ainsi surnommé par les jeunes de son âge et autres adultes tout aussi stupides de son village, car il souffre d’un retard mental dû à de mauvais traitements reçus dans sa petite enfance. On l’a vite compris, il n’est pas un ado comme les autres, mais est sensible, doux, et nourrit un amour inconditionnel pour Mona, sa mère adoptive qui l’a découvert dans un fossé, abandonné comme un animal blessé, alors qu’il n’était âgé que de six ans. Léo est un colosse, doté d’une grande force physique, mais sa carrure n’impressionne pourtant pas une bande de jeunes de son collège, qui le maltraite et le harcèle. Ils vont toujours plus loin, alternant intimiditations et menaces, qu’ils ne tardent pas à mettre à exécution. La vie de Léo tourne alors au cauchemar et celui-ci semble se répéter inlassablement. Pour échapper à cet enfer, son rêve le plus cher serait de rejoindre son frère, le fils de Mona, à Glen Affric, en Ecosse.
L’Ecosse, la terre promise en récompense à l’enfer vécu en France par ces personnages écorchés, est un doux rêve qui plane sur le lecteur aux prises avec ce récit effarant. Je ne peux divulguer plus de choses sans en révéler trop, l’enfer vécu par les personnages est un éternel recommencement, un cauchemar qui se répéte inlassablement. J’ai rarement ressenti de telles émotions en lisant une fiction : colère, empathie, désespoir, tristesse. Répit parfois, et espoir, car oui, à un moment donné j’ai espéré que ces personnages s’en sortent, ils le méritaient tellement !Mais aucun roman de Karine Giebel ne peut se conclure sur une note positive. De son style froid et abrupt nait un torrent d’émotion, qui dévaste tout sur son passage! Gare à la chute!
Un roman coup de coeur que je conseille sans la moindre hésitation !
Créée
le 29 sept. 2022
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