L'équivalent d'un road movie assuré par des piétons. Saer prend donc le temps. Les personnages pensent à leur rythme. Le nôtre. Les pérégrinations des pensées, les détours et demi-tours, les interruptions, les souffles et les reprises sont les nôtres. Ceux d'une journée où une rencontre inopinée nous replonge ailleurs, fait rejaillir l'incompris - et le besoin de s'y attarder -, l'anecdotique, le passé fondus dans le présent.
Tout est clair, limpide, réaliste. Le tour de force d'écrire les circonvolutions du cerveau. On y croit. Ces personnages existent et nous sommes en eux le temps d'un roman.