J'ai toujours plaisir à lire ce que pensent de nous les étrangers : les rares fois où j'ouvre Courrier International, je me précipite sur les pages France, rassemblant des articles où les journaux étrangers portent un regard sur notre pays. Mon côté patriote sans doute... Evidemment, le french bashing étant un sport national outre Manche, quand le portrait est signé d'un Britannique je ne m'attends pas à passer un bon moment. Peu importe, car les propos acerbes ou satiriques sont tout autant à même de m'amuser. D'où l'intérêt spontané pour ce God save la France.
A l'arrivée, c'est la déception. D'abord le roman n'est pas très littéraire. Je dois toutefois préciser que je l'ai lu en français, ce qui, d'après plusieurs plumes de SC, semble une erreur. J'avoue que j'ai cessé de lire en anglais depuis que mes études ne m'y obligent plus, c'est-à-dire un bail... Mais revenons à mon ressenti, sur la version française donc. L'unique recherche "littéraire" consiste à placer des formules humoristiques, du type de celle-ci, page 216 (trouvée en ouvrant le livre au hasard, tant il en est truffé) :
Ian et Dave lui tapèrent dans la main en signe de vive connivence mais moi, je me sentais tel l'entraîneur de rollers qui voit ses élèves foncer nez en avant sur un réverbère.
Un procédé qui lasse vite, et a rarement fait mouche en ce qui me concerne. Serais-je insensible au fameux humour british ? Je ne crois pas, les Monty Python ont l'heur de me plaire...
L'autre problème du livre, c'est le héros : le type dont il est question est tout de même très imbu de lui-même, et surtout il ne pense qu'à une chose, tirer des coups... ça tombe bien, toutes les filles qu'ils rencontrent ne rêvent que de coucher avec lui. Si, comme le suggère Kundera, le héros de roman ne reflète pas l'auteur mais plutôt ce qu'il aimerait être, nous avons affaire à un nouveau cas de frustré sexuel, venant s'ajouter à une longue, très longue série, d'Olivier Adam à Michel Houellebecq, en passant par Patrick Grainville.
Et puis, il y a les clichés sur les déjections canines, les magouilles politiques, la bouffe, les grèves... le tout très parisiano-parisien. Mais ça, c'était attendu. Presque espéré.
Une petite chose, pas non plus honteuse, mais que j'oublierai vite.
5,5