La Galice jusqu'à l'hallali
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Depuis la parution de O Matador, son deuxième roman mais le premier à être traduit en français, en 1996, le nom de Patricia Melo est synonyme de livres (très) noirs, tous dotés d'une composante sociale fort présente. En d'autres termes, l'écrivaine brésilienne n'hésite pas à évoquer tous les dysfonctionnements de son pays, et Dieu sait si elle a l'embarras du choix, enveloppés dans des intrigues puissantes et implacables. Cependant, depuis quelques années, Patricia Melo, si elle continue de pointer du doigt tous les vices du Brésil, a injecté une bonne dose d'humour dans son propos, dans un genre sarcastique et (faussement) cynique. Ainsi, Gog Magog, qui se nourrit de la "confession" d'un anonyme professeur de biologie, excédé par les bruits incessants provenant de l'appartement du voisin du dessus, au point de penser sérieusement à le trucider (le voisin, pas l'appartement). Une haine cuite et recuite qui est devenue son unique obsession, incapable qu'il est de voir que pendant ce temps sa femme a pris un amant. Le professeur est le seul narrateur du récit et celui-ci n'est pas piqué des vers, mené à vitesse grand V par la romancière qui s'amuse beaucoup, et nous avec, à le décrire comme un type qui ne réfrène plus ses instincts et se révèle au passage raciste et asocial. Il y a un plaisir quasi pervers à lire ce court ouvrage en se retrouvant soi-même parfois dans le portrait de cet homme qui n'est pas un monstre à l'origine mais qui finit par le devenir à cause d'un enchaînement de circonstances malheureuses mais aussi de contingences sociales, plus précisément venant du voisinage, compréhensibles par tous ceux qui, un jour, ont eu à souffrir et à fulminer contre le sans-gêne caractérisé et très bruyant du locataire du dessus (c'est plus rarement celui du dessous qui pose problème, bizarrement, quoique explicable pour ceux qui habitent au rez-de-chaussée).
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Créée
le 31 mai 2021
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