Patrick nodded, Angie sipped.
Spoilers, vous êtes prévenus.
De Lehane, je n'ai lu que " Ténèbres, prenez-moi la main ", qui précède celui-ci. Par contre, j'ai vu toutes les adaptations de ses livres, que je trouve dans l'ensemble plutôt réussies.
Gone, baby gone reprend l'histoire là où Ténèbres l'a laissé. En prime, il reprend aussi exactement le même rythme (une mise en place assez longue, quelques fausses pistes, puis une accélération soudaine de l'histoire avec révélations incroyables à la clé) et le même genre de dénouement (l'ennemi est proche de toi, et il est flic. Tu as bu des bières avec lui).
Du coup, c'est pas mauvais, mais très convenu. Hormis quelques répliques assez drôles, Lehane poursuit dans son style old school, accumulant cliché sur cliché sur les flics bad ass et les privés à l'ancienne, enrobant le tout de quelques messages patriotiques et d'une morale légèrement contestataire, mais très " humaniste ".
Cependant, quelques éléments peuvent faire rapidement tomber le livre des mains. Lorsque Lehane se penche sur les sentiments de ses personnages, on se retrouve généralement avec des passages extrêmement mielleux, dans lesquels deux durs à cuire s'avouent leurs faiblesses devant un coucher de soleil en partageant une bière. Au contraire, les scènes de crimes sont décrites de façon très crues, presque gratuites, tant le niveau des sévices subis par les victimes est élevé. Elles en deviennent même grotesques lorsque les détails macabres s'accumulent.
ET PUIS PUTAIN, tous les personnages passent le livre à hocher de la tête en sirotant des liquides divers et variés ! Le livre est complètement saturé par l'usage des termes " nodded " et " sipped ", démontrant la grande variété du vocabulaire de Lehane.