Bien que Neal Asher soit souvent associé à la SF militaire, je ne qualifierais pas Gridlinked comme tel. Alors oui, c’est rempli d’armes en tout genre, de soldats « augmentés », de vaisseaux et il y a quelques bagarres et combats, mais nous avons plutôt affaire ici à un roman d’action, une sorte de thriller dans lequel le transhumanisme est la pierre centrale. Que ce soit autour du personnage principal (Ian Cormac) qui est « amputé » de ses améliorations technologiques, de son némésis qui lui, s’en pourvoit sans état-d’âme, et bien sûr de la place des androides et des IA dans la société.
Coeur du livre, et pourtant, il semble en refermant le livre, que Neal Asher n’en dit pas grand-chose. Oui, Ian Cormac retrouve de son humanité lorsqu’il perd son « augmentation », alors que son antagoniste, lui, semble perdre le contrôle en s’en pourvoyant. C’est assez peu, et la floppée de personnages secondaires, plus ou moins fournie en technologie n’apporte aucune autre subtilité de point de vue.
Même critique quand à l’approche politique du livre, dont l’univers Polity est très intéressant. Peut-être ceci sera abordé plus en profondeur lors des autres romans du cycle, mais dans Grinlinked, ce n’est pas creusé (monde policié, dirigé par des IA, justifiants des méthodes et un contrôle autoritaire, etc.).
J’ai également eu du mal à saisir certains tenants et aboutissants du scénario (notamment liés à Dragon), ce qui m’a un peu sortie de ma lecture par moments.
En bref, roman rythmé, divertissant, à l’univers riche et prometteur dont on a envie de voir plus, mais également roman aux thématiques peu approfondies, avec quelques zones floues. J’ajouterais que même si je suis peu capable d’évaluer la pertinence scientifique du côté hard SF, celui-ci semble parfois céder à la facilité.