Après son excellent Festin séculaire, G.J. Arnaud montre avec Grouillements qu'il est sans problème l'un des meilleurs auteurs de la collection. Vendu comme une histoire typique d'invasion animale, le bouquin part en fait dans une direction complètement différente, et démontre encore une fois le goût pour l'étrange et le dérangeant d'Arnaud.
Sans trop en dévoiler, Grouillements narre les déboires d'une jeune prof amoureuse d'un de ses élèves (15 ans, BG ténébreux). Évidemment, elle passe à l'acte, et évidemment, le garçon n'est pas ce qu'il a l'air d'être. En parallèle, on découvre des gros asticots dégueulasses dans le collège, puis dans les alentours, etc... On pense parfois à Blue Holocaust, parfois à la SF des années 50, et jamais le malaise ne quitte le lecteur.
Le récit, constitué de courts chapitres, est parfaitement rythmé, peu avare en descriptions écœurantes, campe des personnages intéressants et fait preuve d'une belle originalité pour le genre, le tout dans un style parfait évitant les arabesques littéraires parfois grotesques des auteurs français de la collec'.
Si le final a le tort d'expliciter le pourquoi du comment, mystère jusque là bien entretenu, l'ensemble est sans fioritures et tient très bien la route, malgré quelques facilités (pourquoi ne pas juste bâillonner le mec qui hurle et ameute toute la campagne environnante plutôt que de tergiverser à le tuer ou pas ?). Moins brillant que Le festin séculaire, ce livre est néanmoins une valeur sûre dans la jungle des Gore.