Quelle joie de vivre la parution du "dernier Céline" de mon vivant!
Quelle chance!
Quelle incroyable chance d'avoir récupéré ce manuscrit qui s'inscrit sans nul doute dans les plus grands romans de Céline. C'est explosif, dégueulasse, magnifique, choquant, horrible, poétique, sale, vrai, desespérant, éclatant, terrifiant, puant, parfaitement Célinien!
Je n'ai su résister au manuscrit des Saints-Pères et au tirage de tête.
Il est d'excellent ton de rappeler que la guerre, c'est l'enfer, celui que l'auteur a porté en lui, tout dézingué, jusqu'à la tombe.
Véritablement chez Céline c'est bien la danse du laid et du poétique dans leur alternance frénétique qui transcende ce que l'on connaît de la littérature. Je ne comprends toujours pas pourquoi ce ramassis des pires dégueulasseries est si beau, sans doute parce que ce cri du coeur voile une souffrance si dense qu'elle résonne dans toute l'histoire de l'Homme. Parce qu'il n'enrobe pas les pires vérités du fielleux nappage du déni. C'est l'Homme, tout entier, tout sale et beau !
Parce que finalement, tout crus et infâmes que soient les mots, ils sont si doux à côté de la nature de l'Homme. Le cri d'un Homme cassé, jamais réparé, une âme si proche de la poésie pourtant .... Krogold, les fées, c'était ce qu'il aimait! Mais il a vu ses camarades se vider de leur tripes par le fondement au fond d'un trou dans le Nord. Il reste sa lueur! et vous la retrouverez dans guerre! Son inextinguible et têtue lumière !
Le sang, la mort, le sexe, les pustules et le sublime, quelle terrible, véritablement terrible et tonitruante ode à la vie qui reste!