Livre acheté dans la foulée après la visite du site archéologique d'Alésia, en Bourgogne. Je garde en tête, à ce moment, cette phrase lue sur un mur du muséoparc également visitée dans la plaine en contrebas du Mont Auxois : "Ça reste de la propagande".
Que dire ? C'est assez redondant déjà sur ce récit étalé sur huit années d'une conquête où alternèrent conflits, hivernages, révoltes, traîtrises, reprises des conflits avec toujours les légions de Rome victorieuses, bien qu'on l'on peut lire que ces dernières en ont durement bavé dans quelques épisodes douloureux. Des chefs gaulois (re)soumis n'hésitaient pas à saisir une occasion pour se retourner contre Rome quand une situation avantageuse se présentait.
Ce récit traduit décrit Jules César par lui-même, le grand vainqueur sur les multitudes de tribus celtiques, Helvètes, Sénons, Allobroges, Vénètes, Arvernes, Rèmes, etc ... nos lointains ancêtres, les Gaulois, mais également les Germains d'outre-Rhin et les Bretons d'outre-Manche.
N'oublions pas non plus que l'armée de César disposait d'alliés tels les Héduens et de troupes germaines et gauloises pour l'aider dans des combats. À chaque fin d'une guerre, César se montre comme un personnage souvent clément lors de pourparlers avec les vaincus dont des coutumes sont décrites, à noter, comme cruelles telles des sacrifices et des punitions souvent en brûlant vif les sacrifiés ou les condamnés ; c'est toujours du point de vue des vainqueurs. Même Vercingétorix est décrit, dans l'avant-dernière année de cette Guerre des Gaules, comme quelqu'un de plus intransigeant vis à vis des gaulois qui hésitaient à se rallier à son armée contre les Romains : tranchage d'oreilles ou crevage d'un œil pour les fautes peu graves.
Admettons que les fourbes Gaulois n'étaient pas des tendres autant entre eux qu'entre les Romains, même derrière les écrits à l'aura propagandiste soupçonnée. La méfiance reste de mise quand même. César devait convaincre ses adversaires politiques à chacun de ses retours en Italie durant les hivers.
Mais ce n'est pas inintéressant dans le sens où l'on apprend comment fonctionnait l'armée romaine avec ses tactiques, ses divisions et les spécificités qu'elles montraient, sa hiérarchie, sans oublier son ingéniosité qui permettait d'avancer dans des recoins géographiques difficilement accessibles.
Les traducteurs et historiens doutent encore dans des notes, faute de preuves archéologiques, des lieux autrefois nommés à cette époque en rapport à aujourd'hui, particulièrement pour des villes.
À lire au moins une fois si l'on est un minimum féru d'Histoire, malgré les répétitivités du récit qui peuvent faire abandonner la lecture.
Après, la Guerre des Gaules n'est qu'un épisode, certes crucial, de l'histoire de l'empire romain. César était ce qu'il était en ne niant pas qu'il était un grand stratège. Saluons les retours d'expériences et les adaptations par les terres et les mers, les entraînements physiques rigoureux et l'exemplarité de la discipline des légions romaines au fil des sept siècles qu'elles ont dominées sur le pourtour méditerranéen et jusqu'à la mer du Nord, jusqu'au déclin enclenché par des manques d'effectifs ne pouvant plus faire barrage aux invasions des barbares.
D'ailleurs, je peux conseiller en complément élargi le hors-série n°15 de Guerres & Histoire qui traite sur l'armée romaine le long de l'existence du monde romain dans l'antiquité.