Second roman écrit par Gaël Mansard, "Gymnote : Ondes de tempêtes" se démarque radicalement de son premier. Là où celui-ci, "Ghosto : le dernier des dhampires", était un polar fantastique et super-héroique plutôt sombre, à destination d'un public de jeunes adultes, "Gymnote : Ondes de tempêtes", qui se déroule dans le même univers, est plutôt ce que les anglo-saxons appellent une histoire de "Coming of age" à destination d'un public plus large, et probablement plus jeune.
Exit Gabriel d'Hensart (encore que...), noble violent, tourmenté, désabusé et traumatisé par la perte de ses proches et par son immortalité qui le voit survivre au monde qui l'entoure, place ici à Virginie Sergent, jeune adolescente rouennaise de 17 ans qui cherche désespérément sa place dans ce monde, et se retrouve avec des pouvoirs qui lui compliquent la vie.
Le roman, ou plutôt la novella, est ici plus léger et moins violent (il n'y a pas de morts, ou quasi pas). On y retrouve aussi un humour plus léger. De manière plus surprenante, il semble aussi plus ouvertement philosophique et politique...
L’œuvre est clairement LGBT friendly (la meilleure amie de Virginie étant homosexuelle) et contemporaine, et elle permet de présenter une intéressante (et parfois haute en couleur) galerie de personnages :
- La meilleure amie sportive, fonceuse, et vive d'esprit, française d'origine maghrébine.
- Sa petite amie, originaire des DOM TOM, qui est plus timorée et réfléchie.
- Le savoureux Richard Derrien, "bienfaiteur" intéressé qui, sous son cynisme, sa nonchalance et sa dérision cache un sombre secret.
- Le vilain du jour, un petit personnage rigolo et plus idéaliste désenchanté / désespéré par le monde actuel que méchant.
- Son homme de main, un colosse qui ne parle pas.
- Mindy Succu, grande méchante gothique qui fait peur (et qui est prête à tout pour éliminer Gymnote qui lui pourrit la vie)
- Taranis, Démiurge, et dieu gaulois du tonnerre et des éclairs, qui ressemble énormément à l'un des plus vieux personnage de comics (dont la première apparition date de 1938, sur la première case de la bd en question, même !)
Reste Virginie, qui fait un peu pâle figure, au début... petit fétu de paille bringuebalé par la vie et ses proches, elle met du temps à se trouver et s'affirmer, révélant, petit à petit, un caractère plus malicieux au fur et à mesure qu'elle prend ses marques et prend confiance en elle. ("qui je suis ? Je suis rousse et je respire sous l'eau, je suis Arielle la petite sirène !")
Au final, une novella sympathique pour toute la famille.