La Galice jusqu'à l'hallali
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Taleb Alrefai est publié depuis 2016 en France par Actes Sud, à raison d'un roman tous les 2 ans (il est l'auteur de 12 livres au total). Travaillant au Conseil national de la culture, des arts et des lettres, qui dépend du ministère de l'information au Koweït, ce poste lui permet sans doute de savoir jusqu'où ne pas aller trop loin dans ses écrits, vis à vis du pouvoir en place, sachant qu'il n'hésite pas à aborder des sujets sensibles dans son pays, comme la place des femmes ou le sort des travailleurs immigrés. Hâpy, sous titré Histoire d'un transgenre koweïtien, se présente comme une sorte de journal intime de Rayyane, une adolescente née avec une malformation de ses organes génitaux, et qui vit depuis l'enfance avec le sentiment confus d'être un garçon. Un parcours douloureux va la conduire jusqu'à plusieurs opérations, soutenue par sa mère et par sa meilleure amie, face à la désapprobation violente de son père et des sœurs. Bien qu'il soit signé par Taleb Alrefai, le roman, qui est censé être inspiré par une histoire vraie, ne peut que se lire que comme un récit à la première personne d'un jeune garçon, dont la candeur et les prises de position peuvent parfois surprendre, notamment dans ses réactions et ses pulsions. Il s'agit avant tout d'une expérience de vie, personnelle, qui brise sans aucun doute beaucoup de tabous au Koweït et dans laquelle Alrefai exprime aussi la réalité d'une société patriarcale et où la religion prend souvent le pas sur la religion, y compris dans le milieu relativement aisé dans lequel vit la famille de Rayyane. Peut-être est-ce un témoignage partiel et subjectif, contestable par ceux qui connaissent parfaitement le pays, mais on ne peut dénier à l'auteur un courage et une ténacité constante dans ses sujets, récompensés par la traduction de ses livres en plusieurs langues. Pour ce qui est de Hâpy, même si l'on n'a jamais été confronté de près ou de loin aux situations qui y sont décrites, il est tout bonnement impossible d'être insensible à la quête identitaire et aux souffrances, physiques et mentales, de son personnage principal. Et comme à son habitude, Taleb Alrefai use d'une langue simple et fluide qui convient parfaitement à l'histoire de Rayyane, qui se confie au lecteur comme à un(e) ami(e) silencieux(se) et bienveillant(e).
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Créée
le 24 avr. 2022
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