Tant bien que mal, avant j'aimais la vie, parce qu'on l'avait en commun. Avant, j'aimais la vie, même sachant tout ce que je savais, car dans l'immensité du vide il était là qui souriait. Aujourd'hui, je chéris un fantôme, un souvenir. Je pense encore à lui ...chaque jour, chaque minute, chaque seconde... absurde constance. J'ai beau vivre, si on peut appeler ça vivre, j'ai beau baiser, et sortir...je pense encore à lui. Je regarde les gens, leurs pas qui les emportent vers une finalité absente...et au fond de moi-même, son image qui me hante. Je suis faible, et j'ai l'impression que mon corps se meurt lentement. Seul mon esprit plein de souvenirs est encore vivace.
Hell - Lolita Pille
Encore un livre que j'ai dévoré. Le mépris du personnage sur le monde faisait écho à mon âge lorsque je l'ai lu puisque j'étais ado. C'est un roman brut et marquant qu'il faut avoir lu une fois dans sa vie. J'ai vu le film mais il ne m'a pas marqué autant, j'ai préféré le livre avec tous ses détails.
On vit... comme des cons. On mange, on dort, on baise, on sort. Encore et encore. Et encore... Chaque jour est l'inconsciente répétition du précédent: on mange autre chose, on dors mieux, ou moins bien, on baise quelqu'un d'autre, on sort ailleurs. Mais c'est pareil, sans but, sans intérêt. On continue, on se fixe des objectifs factices. Pouvoir. Fric. Gosses. On se défonce à les réaliser. Soit on ne les réalise jamais et on est frustré pour l'éternité, soit on y parviens et on se rend compte qu'on s'en fous. Et puis on en crève. Et la boucle est bouclée. Quand on se rend compte de ça on a singulièrement envie de boucler a boucle immédiatement, pour ne pas lutter en vain, pour déjouer la fatalité, pour sortir du piège. Mais on a peur. De l'inconnu. Du pire. Et qu'on le veuille ou non, on attend toujours quelque chose. Sinon, on presserait sur la détente, on avalerait la plaquette de médocs, on appuierait sur la lame de rasoir jusqu’à ce que le sang gicle...