Un livre pour les pétasses dans leur vie médiocre de pétasse, etc.
Le livre dresse le portrait d'une jeune femme, Hell, qui du haut de son jeune âge va nous expliquer que les plus riches ne sont pas forcément les plus heureux et que ce petit monde très fermé est rempli de superficialité, de filles superficielles, de mecs superficiels, d'argent, de sexe, de drogue, de bonheur matériel, de grosses voitures. Elle va trouver l'amour, mais peut-on trouver l'amour dans une vie si éphémère ?
6/10 et pourtant, je vais passer rapidement sur les qualités du livre. Certains passages sont poignants, voire même très bien écrits, notamment celui où Hell dépeint le possible futur d'Andréa, sans elle. Il y a quelques pages d'une lucidité déconcertante et j'ai trouvé les derniers chapitres beaucoup plus intéressants que le reste. L'humanité souffre, et je souffre avec elle, ou comment résumer ce livre en quelques mots. Elle se rend compte que toutes les conneries qu'elle débite peuvent parfaitement être adaptées à elle, et ces instants de lucidité sont très pertinents. Ma note prend aussi en compte le fait que c'est la première fois que je lis un truc du genre. C'est un coup de poing, un petit mais c'en est un.
Que de défauts par contre ! A commencer par le plus important : la taille du livre. Ce n'est pas possible de faire un livre aussi court avec si peu dedans. L'ennui nous gagne durant une grande partie du livre. Hell, narratrice, nous dépeint une société richissime durant des dizaines et des dizaines de pages en ne racontant absolument rien. Au départ intéressé, puis fasciné, on comprend finalement vite le propos et, surtout, le style employé. Car s'il se veut trash et concis, il n'en reste pas moins très, très limité. Cette impression très dérangeante d'assister au récit d'une écrivaine qui ne sait absolument pas écrire et qui, pour combler ce manque, raccourcit ses phrases et utilise un vocabulaire indécent. D'accord, alors prenons ce parti, après tout pourquoi pas. Cependant, est-ce une réelle obligation d'utiliser les mêmes mots à longueur de temps, pour les mêmes idées ? Je n'en suis pas un adepte inconditionnel, mais un dictionnaire des synonymes ne fait parfois pas de mal. Ou même relire un peu son livre avant de le publier, elle a le temps pour apparemment.
Et ce sont les limites de ce livre très court. On passe à côté de son sujet, on est vulgaire sans jamais vraiment l'être, on prend le temps de constater avec cynisme tout cet univers mégalo et au final, on accorde quelques chapitres seulement à l'amour et à la nouvelle raison d'être du personnage. La solitude, incroyable et démesurée, c'est ce qu'il aurait fallu creuser. Malheureusement, l'idée d'un message ou d'une morale passe complètement au dessus de l'auteur.
Alors oui, c'est facile de dire "c'est un livre superficiel, blabla" et c'est pour cela que je ne le ferai pas. Car comment ne pas faire un livre superficiel quand on prend ce point de vue et que le personnage principal, qui nous raconte l'histoire, est justement aussi superficiel que les autres - même si on tente de nous prouver le contraire ? Je comprends cet axe et c'est un livre que l'on peut lire d'une traite mais que je ne relirai sûrement pas, par manque d'envie et manque de curiosité.
Les filles sont des p*, les gars sont des c*, pour se faire salir on se fait s* et quand on veut s'amuser, on s'en met plein le nez. On pige facilement l'étendue du discours qui ne décolle malheureusement jamais.
Et sil le film tombait encore plus dans le cliché ?
Je vais me le faire. Obligatoirement. Ca ne pourra que me faire penser que le livre est subtil et agréable.