Une histoire qui aurait mérité plus... plus... plus...
Il est d'abord intéressant de préciser que l'ouvrage n'est pas écrit en français mais en québécois, ce qui est bien différent. Tout simplement parce que l'auteur se permet d'écrire les dialogues avec des apostrophes dans tous les sens, des raccourcis. Il écrit comme on parle ! On est bien loin des ouvrages à la langue de Molière supra clean. Mais il n'y a pas que ça. Il y a les mots. Je vous conseille d'avoir un moteur de recherche à porter de mains car si personnellement je savais que "gosse" n'avait pas la même signification chez nous et au Québec, je ne pensais pas que "boules" et "fourrer" voulaient dire autre chose et que les gros mots étaient bien à des années lumières des nôtres (calisse ! ostie de malade ! décrisse de là !) o_O" C'est très amusant et d'ailleurs, parfois c'est tellement amusant qu'il vaut mieux éviter de penser à lire les dialogues en québécois, sinon c'est mort. En tout cas, parfois, avec les expressions utilisées, j'imaginais les engueulades avec cet accent si particulier et ça me faisait marrer. Ballot, surtout dans les scènes dramatiques. C'est un point à ne pas négliger en tout cas, car cela peut être déstabilisant.
Et n'oubliez pas non plus que chez les caribous, l'anglais est de mise. Être légèrement bilingue est un atout, parce que sinon là aussi, vous pouvez prendre votre dico sous le bras.
Quoiqu'il en soit c'est dépaysant et ça change !
Lorsque j'ai commencé "Hell.com", je ne pensais pas lire autant de scènes de cul. Là pour le coup, certains passages sont très "hot" ! Mais si ces scènes sont plutôt pas mal contées et sont nombreuses, elles apportent quelque chose à l'histoire et ne sont jamais gratuites. Il n'y a que la dernière que j'ai trouvé un peu "too much" et.. et... je n'ai pas bien compris pourquoi elle était là, mais passons.
Le roman n'est pas court, puisqu'il ne compte pas loin de 550 pages. Mais l'auteur ne traine jamais. Il va droit au but. Quand le personnage principal, Daniel Saul (Soul ?) a une idée en tête, attend un évènement, vous pouvez être sûrs que celui-ci arrivera dans la page ou la feuille suivante. Et cela donne une bonne dynamique à ce bouquin. L'histoire est pas mal même si certaines choses m'évoquent d'autres œuvres dans le genre. Qui n'a jamais entendu de la suprématie de certains hommes sur d'autres ? Il suffit de se tourner vers les informations pour se rendre compte que l'argent permet beaucoup de choses et plus particulièrement de permettre aux plus puissants et aux plus riches de faire ce que bon leur semble dans quelque domaine que ce soit (sexe, drogue, argent, etc). Mais si je n'ai pas été surprise par ce que découvre notre cher Daniel, j'ai été énormément déçu de la façon dont les évènements dérangeants sont narrés. On sent bien que Senécal a envie de dire des choses mais il n'y arrive pas. Il n'arrive pas à mettre de la violence, des immondices dans son texte. Je voyais plus ou moins clairement les scènes se dérouler devant mes yeux mais je voulais du détail sordide, de l'horreur, du dégout, je recherchais le malsain, le sale, le glauque. En vain. Et c'est tout le problème, car le livre est censé être un ouvrage nauséabond.
Il faudra que je me tourne vers un autre auteur, donc.
A côté de ça, l'histoire est pas mal mais le vraie problème du personnage principal ne m'a pas touché. Et je l'ai même trouvé assez gonflante par moment. Il manque aussi un implication plus profonde de notre personnage dans le monde de Hell.com. Il manque des détails sur sa descente aux Enfers, il manque les détails sordides (je l'ai déjà dit) et il manque un Charron (celui qui aidera rapidement Daniel à découvrir le site maudit) plus pourri et plus répugnant (sauf pour la scène que découvre Daniel chez cet ami). Bref, il manque de la consistance pour que le livre soit vraiment lourd et dur.
Enfin, le style de l'auteur, malgré la langue "étrange" et les dialogues parfois bizarres, est très fluide et la lecture est vraiment très facile.
Un livre correct mais qui aurait pu être encore bien mieux.
(Sinon, je tiens à dire que je suis déçue de la fin, même si elle parait évidente).