J'ai vu l'avenir de l'horreur disait Stephen King, pour ce roman controversé élu meilleur livre de sa catégorie en Angleterre grâce au style gothique extrême, et dont le succès est lié à l'adaptation cinématographique en 1987. Né de la réflexion sur la souffrance éternelle de l'homme, c'est le 7ème roman de l'auteur, qui arrive en 2006 avec une traduction française, car la souffrance liée au plaisir est une constante qui attise la réflexion, c'est incompréhensible et facteur d'éléments multiples reliés à des degrés d'imagination. La créature née d'un combat d'équilibre entre décadence et douleur donne l'explication par sa formulation.
La torture initiée par le démon envers ses clients est une inspiration croissante pour le public tandis que l'horreur de l'ouvrage est aboutie, prudente et maîtrisée, en demeurant une ouverture à ce type de lecture, surtout que le 1er degré est moins glorieux, c'est un adultère familial qui déchaîne la légendaire boîte de Pandore. La question affligeante reste l'obstination des péchés du couple, alors que les brillants démons modernes auraient mérité un roman digne de l'auteur, car le cénobite était une forme ultrareligieuse de moines retirés du monde, vivant pour sa communauté dans l'ombre et l'isolement. Au fil du temps les moines se retrouvent aux limites de pratiques contraires, et certains se distingueront néanmoins dans le bien.
Le livre commence par le long rite d'invocation dans le pervers mécanisme français de la boîte, avec un style hyperdétaillé qui emprunte un chemin irréel pour l'arrivée des créatures aux décadentes déceptions. Puis, changement radical pour le déménagement d'un couple avec la dévorante épouse qui s'absorbe dans ses délires infidèles du passé, en faisant vaciller le couple vers l’incompatibilité. Les éléments efficaces se tournent sur la fille avec les joies d'une nouvelle demeure, en venant se relier au début pour allumer les ténèbres, qui bascule l’irréel dans le réel. La fluide glissade est sombre, «il lui avait clairement fourni la solution, du sang» tandis que le récit fonce vers la clef de sa perversité qui restera seulement un prétexte pour découvrir une dimension encore plus torturée.
Les indices des finalités enlèvent le côté romanesque de l'histoire confuse des personnages pour s'enliser dans les engrenages du mythe, en consumant les destins vers une forme de réalité parallèle des erreurs, qui donne au livre le titre de sa spirale meurtrière «le cœur lié à l'enfer». La famille anglaise du 20ème siècle continue le retour à la vie, puisque la lecture facile, habile, et plaisante, enchaîne les détails élégants qui ne cessent d'avancer dans une obscurité diabolique. L'adultère s'illumine de preuves dans une violente confrontation qui libère les atrocités, en laissant les tentations du jouet ressurgir des enfers avec un style brutal, tandis que les frissons et la découverte de la configuration envoûtent son rite sanglant lors du dénouement, car «je suis l’ingénieur, soupira-t-elle, rien de plus».
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