dans le genre.
Herminie – ou Une amazone dans l'édition que j'ai eu l'occasion de consulter – est une nouvelle d'une soixantaine de pages de Dumas. Elle met en scène un jeune fat, pris dans le cycle ennuyeux des conquêtes superficielles, qui va s'éprendre de la fameuse inconnue sous domino au bal qui saura, peut-être, l'élever vers des niveaux de passion auxquels il ne pouvait prétendre jusque là... à moins que l'étrange éducation de cette prétendante ne conduise le tout à une très soupçonnée fatalité des destins.
Herminie est un texte d'une pauvreté assez flagrante, dont le dispositif narratif comme l'imaginaire ont été repassés et essorés plus d'une fois qu'il ne serait raisonnable de l'attendre par une écriture du XIXe toujours propice à reprendre des structures théâtrales bien balisées dans ses proses. La nouvelle a pour elle deux arguments légers, une forme de cynisme (par exemple dans sa dernière phrase ou dans quelques écarts ironiques de la voix narrative) qui peut amuser ; un traitement particulier du genre puisque dans la séduction c'est la femme qui est active mais surtout, plus intéressant et moins révisé, c'est la femme qui philosophiquement se positionne dans une vision compartimentée de l'amour où la sincérité a sa place mais uniquement pour un temps donné, qui n'a pas vocation à être éternalisé, et où l'amour demeure subsumé à un individualisme égoïste de la réalisation de soi, qui a été créé chez cette femme par l'éducation modelante de son père désireux d'avoir un fils soldat.
La lecture se présente donc sous des atours plutôt fauchés mais Dumas – ou le rédacteur anonyme du papier – a eu le mérite de sentir et de transcrire dans une petite intriguette une problématique à la fois morale et sociale qui a une certaine modernité.
Suffisante pour recommander une lecture ? Probablement pas, d'autant que le portrait de la femme demeure par d'autres aspects bien stéréotypique, la vengeance (cruelle) de femme étant un cliché de l'Antiquité que toute la période baroque, déjà, avait réactivé sans aucun problème.