Avide de développement

Dialogue attribué à Platon durant l'antiquité (malgré quelques sceptiques), l'Hipparque ou l'homme cupide est un dialogue court que la quasi-totalité des commentateurs contemporains reconnaissent comme apocryphe. Il faut dire que les différences avec les dialogues de Platon sont nombreux.
Le titre déjà, Hipparque fait référence au personnage historique, cité au milieu d'une tirade de Socrate. L'homme cupide, pour sa part, désigne le sujet principal. Le disciple qui interroge Socrate n'est pas nommé et la conversation manque de vie et ne semble être qu'un échange banal de réplique. Le développement, pour sa part, manque de qualité et bien que se terminant sur une aporie (tous les hommes sont cupides) on échoue à se sentir vraiment perdu tant on a le sentiment de n'avoir fait qu'une petite partie de la réflexion.

Nous n'avons pas un style très beau, une imitation des dialogues de Platon, mais de manière superflue. Ce qui peut laisser penser que ce sont les dialogues de jeunesse qui sont imités. L'écrit serait donc ancien mais sa qualité, moindre. La beauté et la vie n'est pas au rendez-vous et on s'ennuie à lire la suite de réplique sans profondeur aux failles béantes laissant le lecteur non dans l'embarras mais dans la gêne d'avoir suivi un entretien socratique si médiocre.
Car en effet, l'absence évidente d'une philosophie bien mené amène des regrets supplémentaires qui ne cessent d'être présents quand on y repense.

Nous ne savons pas qui est l'auteur d'Hipparque et à peine peut-on oser dater son siècle. Cela dit, nul doute que ce n'était pas du tout un grand philosophe et que cet individu plutôt médiocre en sommes n'a pas de laisser de trace plus importante que cette petite dizaine de page qui ne vaut pas vraiment le coup d'être lue.