Un ouvrage complexe que je me promets de relire et qui à sa manière présente le grand intérêt de poser la question du rapport de la psychanalyse et des sciences humaines.
L'outil psychanalytique pour quiconque entend l'utiliser se heurt rapidement à plusieurs écueils le premier étant que la séduction de tels outils qui semble si facile à utiliser conduit à ne plus voir le monde qu'à travers quelques concepts éculés (et déformés) véhiculé par la pensée populaire. C'est si facile et séduisant après quelsques cours de philo et quelques lectures de tout expliqué en terme de phallus et d'oedipe.
L'écueil inverse est de plongé au contraire dans l'abstraction et d'aboutir au contraire à un discours certe très érudit mais totalement fermé sur lui même.
Or la psychanalyse est avant tout une confrontation au réel via la réalité de chacun. Si on admet (et jusqu'à ce jour personne n'a prouvé le contraire) que le principe de l'oedipe constitue un schéma de l'humanité universel, on doit aussi se dire que celui ci connait une infinité de variation selon les civilisations et les époques. Et qu'à l'intérieur de ces civilisations et époques les individus ont chacun "bricolé" (disait Lacan) leur propre oedipe.
On pourrait décider que décidément non la psychanlyse est soit trop difficile soit inutile pour la recherche historique (d'autant qu'il me parait difficile d'en manier les concepts sans y être passer soi-même). Mais l'historien doit alors se questionner de savoir s'il est réellement possible de s'en abstraire quand il s'agit de se pencher sur l'univers mental de son sujet d'étude. A moins d'en rester à la surface des choses.
Délicat et périlleux chemin.
Mettant confronté au problème c'est entre autre avec Michel de Certeau qui j'ai pu trouver une sorte de ligne de crête, en constatant d'abord qu'un outils d'analyse n'en excluait pas d'autres et qu'ensuite la matérialité des œuvres étudiés présentait une matérialité qui opérant comme un mur (un barrage) face au déroulé d'une interprétation obligeait à la réflexion et à chercher plus loin.
Bonne route à tous