"Si je voulais que mes nouvelles ressemblent à quelque chose, je voudrais qu'elles ressemblent à Magritte." Pas très surprenante, cette déclaration de Bernard Quiriny, et pas seulement pour sa belgitude. L'écrivain, on le sait, est un adepte de l'absurde et du loufoque, surréaliste dirait-on si le qualificatif n'était aussi galvaudé. Histoires assassines, son dernier recueil de nouvelles, est dans la lignée de ce qu'il a écrit auparavant. 20 récits, d'une à 20 pages dont certains, les plus réussis, forment une petite série (les patients d'un docteur, une expédition dans les tribus amazoniennes). Bien qu'impeccables et toujours remarquablement développées autour d'une idée de départ incongrue (le bleuissement des corps après l'amour, la volonté d'un critique littéraire de tuer un écrivain par jour, etc.), ces nouvelles surprennent cependant moins que par le passé mais sans doute faut-il y voir une certaine habitude du lecteur au style, à l'ironie et à l'imagination de l'auteur qu'à une perte d'inspiration de ce dernier. Tous ses héros questionnent le fonctionnement de la société et sa "normalité". Ils sont en marge, inadaptés et, forcément, un peu exclus. Le contraste entre l'incongruité des postulats énoncés par Quiriny et son style poético-réaliste, dans un raisonnement parfois sérieux comme une théorie scientifique, crée un décalage irrésistible. Lire Quiriny est un plaisir sans cesse renouvelé. Pourquoi le bouder ?

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le 5 janv. 2017

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