Histoires de la nuit est un roman sur la violence subie, maitrisée, apprivoisée et dominée comme les histoires que la mère du roman lit le soir à sa fille pour lui apprendre à n’avoir pas peur des divers loups. Laurent Mauvignier est parti d’un scénario de 35 pages pour faire le récit d’une séquestration de plus de 600 autres.
A la Brassée, le lieu-dit dont la pancarte indique depuis toujours L’Écart des trois filles seules, trois maisons forment le hameau. Une est inhabitée et à vendre.
L’autre abrite Christine, artiste peintre, installée là depuis vingt cinq ans pour continuer à vivre et à peindre loin des tumultes des galeries et des marchands d’art, avec ses cheveux longs et orange, ses robes bariolées, « ses lunettes en plastique épais avec le rebord couvert d’une rangée de diamants » connue depuis longtemps dans le pays pour être « exubérante et barrée » à la fois. Son inquiétude du moment, c’est de recevoir des lettres anonymes. La dernière est déposée directement sur le pas de sa porte. Le gendarme qui l’écoute ce jour-là lui confie sa carte de visite, déjà inquiet que cela se complique trop vite.
La maison principale avec l’étable et une dizaine de vaches mais aussi quelques champs appartiennent maintenant au fils aîné des Bergogne, Patrice, le seul a être resté des frères pour garder la ferme familiale, pour ne plus pouvoir en vivre, maintenant, certes mais pour ne pas, encore, en mourir.
Ce Bergogne-là est calme, déterminé, de cette force tranquille de celui qui mène son travail toujours seul. La violence, il l’a connue avec son père ce qui lui a laissé un manque de confiance en bandoulière et la peur, toujours, d’être exclu.
Avec Patrice vivent aussi Marion, sa femme rencontrée au hasard, et leur fille Ida, écolière d’une dizaine d’années.
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