Poignant, dévastateur et émouvant, History Is All You Left Me est un récit chargé de mélancolie qui nous sert le cœur et l’éparpille. Adam Silvera explore avec une finesse infinie et une tendresse indescriptible les impacts de la perte d’un être cher. L’amour sans l’autre, l’amour dans l’autre, l’amour qui nous quitte sans jamais nous quitter vraiment. Ses mots sont justes, vifs, presque éprouvants tant ils appuient parfaitement là où il faut. Pendant toute ma lecture, j’étais à fleur de peau, sur le fil du rasoir entre effondrement et espoir. L’atmosphère générale du récit, peu important la page sur laquelle on tombe, déborde de nostalgie et de chagrin. History Is All You Left Me est une histoire finalement dure à lire car elle nous ramène à nos craintes et tristesses profondes, aux pièces abimées et écorchées qui font partie du puzzle de nos vies. Un roman bouleversant et admirable qui m’a absolument époustouflé.
Les premières pages annoncent la couleur : dans la tête de Griffin, tout n’est que chaos et perdition. Nous pénétrons au cœur des pensées d’un héro abattu, détruit par la mort de son petit-ami, Theo. Impossible pour nous de pas vouloir le serrer dans nos bras et lui assurer que tout va s’arranger. Griffin est un personnage principal hors-du-commun, chargé d’un amour et d’un chagrin aussi abyssal l’un que l’autre. Dès lors, on s’attache à lui pour ne plus jamais nous défaire de cet amour qu’on lui voue. Il en va de même avec Jackson, un jeune homme ultra attachant, différent de Griffin mais tellement, tellement émouvant. Adam Silvera dépeint ici des héros brisés, mis en miettes suite au décès de Théo et à la disparition de cette source dont ils puisaient l’amour qu’ils recherchaient respectivement depuis toujours.
Si, entre Griffin et Jackson, tout est loin d’être simple au premier abord, rapidement ils trouvent l’un en l’autre de quoi s’affranchir des barrières de la haine pour s’entraider au milieu des ténèbres du deuil. J’ai été bouleversé par leur force et leur lumière. Ils dépassent leurs craintes et leurs préjugés dans l’espoir de trouver, en l’autre, le soutien et la tendresse qui leur ont été cruellement arraché. Aimer en hommage, aimer dans la peine, aimer pour s’en sortir. J’ai adoré voir leur relation, presque toxique à la base, se transformer en quelque chose de plus intense et de plus fort. On ne peut même pas qualifier cela de romance ou d’idylle, plutôt d’une fusion des tristesses et des manques menant vers une guérison et un effacement des fissures. Assister à cela est à la fois magnifique et dévastateur tant les émotions de Griffin et Jackson nous affectent de par leur sincérité. On ne remet jamais en question les bouleversements qu’ils traversent ou les idées qui les transpercent. Chaque émotion est parfaitement dosée pour sembler à la fois crédible mais également pour nous consumer de l’intérieur.
History Is All You Left Me, c’est avant tout et essentiellement une histoire de ressentis, d’impressions épaisses et de sensations languissantes qui ne nous quittent jamais : il émane de chaque page, de chaque ligne et de chaque mot une douceur et une mélancolie presque étouffantes. J’ai trouvé cela absolument incroyable. Impossible de ne pas avoir les larmes aux yeux lorsqu’on dévore ce roman. Les chapitres, qui alternent passé et présent, défilent, les semaines passent et l’aventure devient de plus en plus intrigante. On veut sans cesse découvrir ce qui va advenir de Jackson et Griffin, de leur duo et de leur santé mentale. On les voit évoluer, changer de perspectives, se laisser démanteler dans une spirale infernale avant de se reconstruire. Ce récit nous ramène aux racines de l’humanité. C’est comme déconstruire un être vivant pour en cerner tous les mécanismes et les moindres composantes. C’est véritablement ici que réside la grandeur du livre : il nous atteint en plein cœur car il est le reflet parfait de nos consciences et de nos sensibilités.
Mené par des héros éblouissants et doté d’une plume vertigineuse, History Is All You Left Me frôle le coup de cœur tant il résonne comme une ode aux souvenirs et à la mélancolie liées à la perte d’un être cher. Décrire des émotions aussi fortes et douloureuses n’a jamais été aussi beau. Adam Silvera se débarrasse du superflu pour ne garder que le fondamental et l’important : l’humain et ses tourments. A travers Jackson et Griffin, il abat nos carapaces et nous force à recevoir toute l’intensité des sentiments qu’il déconstruit pour mieux nous les faire éprouver. Une lecture qui me laisse pratiquement sans-voix à défaut de me faire perdre mes mots et qui mérite véritablement d’être découverte par tout le monde. Merci, Adam Silvera, pour cette jolie claque.
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