Avant d'aborder le sujet du dernier livre de Pierre Bayard : " Hitchcock s'est trompé ", une petite mise au point s'impose comme l'oeil d'une caméra.
P.Bayard est professeur de littérature française et psychanalyste.
Il critique et revisionne des oeuvres littéraires classiques comme celles De Stendhal, d'Agatha Christie, Proust et bien d'autres.
Avec un style, une marque de fabrique qui lui est propre, son regard de psychanalyste analyse dans les moindres détails la construction de ces textes fondamentaux, les triture dans tous les sens pour en donner une autre vision, la sienne, souvent irrévérencieuse qui bouscule pas mal les lecteurs et leurs lectures.
Il emploie une reconstitution, un démontage comme dans les intrigues des romans policiers, en somme, il enquête ou plutôt contre-enquête.
Et dans son dernier décryptage, il évoque le film cultissime : "Fenêtre sur cour" d'A.Hitchcock, afin d'en déconstruire l'intrigue et les conclusions.
Une première, je crois, de l'auteur de s'atteler à une oeuvre cinématographique et j'avoue que c'est le premier livre que je lis de lui.
Interpellée et pour cause, je suis une fan absolue depuis très longtemps de tous les films de Sir A.H. une inconditionnelle en vers et contre tout.
D'où mon regard sévère mais curieux.
J'attend avec impatience son appareil d'analyse qui semble démontrer que les spectateurs de : "Fenêtre sur cour" ont été trompés du début à la fin par le regard de ce cinéaste qui n'en fait qu'à sa tête.
Le film date de 1954, inutile de vous faire un résumé, surtout regardez-le.
C'est une fiction et n'a pas besoin d'être vraisemblable pour être savourée.
Ce n'est pas le cas de ma lecture de Pierre Bayard et ses théories alambiquées sur ce film que j'ai visionné de nombreuses fois avec le même plaisir renouvelé au fil du temps.
Pas besoin d'analyses psychologiques ni de triturer notre esprit pour retrouver les acteurs et l'ambiance d'un lieu clos, celui du film.
Le cinéma et c'est sa force, ne repose pas sur une vérité mais sur l'imaginaire des cinéphiles.
Alors on oublie les divagations inutiles.