Ambiance glaciale, brumeuse et singulière de la Corée du Sud, à quelques kilomètres à peine du No Man’s Land, la ville de Sokcho, désertée pour l’hiver, prend des airs de fantôme.
Pourtant la ville est bien vivante, riche de ses marchés, de ses échoppes, de ce fourmillement imperceptible caractéristique des stations balnéaires en hiver.
Il y est question d’identité, car une jeune femme se demande qui est donc ce père mystérieux dont elle porte chaque jour la culture. Et quel est cet écrivain qui, retiré dans l’étroitesse de sa chambre noircit d’encre les femmes qu’il dessine?
Comme l’encre glisse sur le papier, la plume légère et douce de Elisa Shua Dusapin nous propose un voyage aux odeurs d’embruns et de cuisine. Et c’est un voyage emprunt de délicatesse, comme parfois peuvent l’être les relations humaines, fragiles et volatiles, presque comme des flocons de neige.
À l’image des fugus à la chair translucide, discret étonnant et un brin fascinant, Hiver a Sokcho nous emporte dans un monde différent mais pas moins envoutant.