Cinquième et dernier volet du "Poids des secrets", "Hotaru" désigne en japonais la luciole, bestiole fantastique chère au cœur des Japonais. Si j'ai apprécié l'ensemble de la pentalogie, c'est celui-ci qui aura ma préférence, ne dit-on pas "le meilleur pour la fin" ?
Aki Shimazaki a imprégné toute son œuvre de ce qui caractérise la culture japonaise : netteté, précision, concision, rigueur, un certain détachement quasi hygiéniste, mais elle a pris soin de contrebalancer cette froideur apparente d'une structure en puzzle et d'une intensité dans les relations entre personnages qui font du "Poids des secrets" un joyau précieux.
A la fois dur comme le diamant et fragile comme une aile de papillon, le récit immerge complètement le lecteur dans le Japon de l'entre-deux-guerres à nos jours. On ne peut pas véritablement parler de saga familiale mais les personnages traversent les dures épreuves du milieu du XXème siècle avec courage et volonté. Malgré notre incompréhension des codes culturels japonais, on ne s'attache à chacun d'eux.
La poésie subtile dégagée par la plume d'Aki Shimazaki se reflète dans les détails : un oiseau, une fleur, un coquillage, une luciole, des éléments qui nous ramènent à notre humanité profonde comme des repères pour garder espoir et survivre au pire pour connaître le meilleur.