En enfer ! Damnés ! Damnés !
"L'enfer, c'est les Autres"... C'est cette citation, très connue, qui m'a incité à lire Huis clos de Sartre. Sans savoir ce qu'elle signifiait réellement, je présentais que ce qu'elle sous-entendait et résumait allait me plaire. Ce fut le cas.
Huis clos est avant tout un avertissement. C'est certes une pièce sympathique et originale (l'enfer n'est pas ici un royaume souterrain où les pêcheurs sont brûlés/fouettés/torturés... etc mais un simple hôtel), qui met en scène trois personnages loin d'être creux. Bref, c'est une pièce que l'on peut lire juste pour son histoire qui n'est en soi pas si mal. Mais là où réside tout l'intérêt de l'oeuvre est dans cette petite phrase "l'enfer, c'est les Autres". En effet, tout au long de notre vie on se construit notre propre identité. On vit, on emmagasine des souvenirs, des expériences et avec le recul, on interprète ces souvenirs d'une certaine façon. On en tire les conclusions qu'on veut. En résumé, c'est notre interprétation de notre vie qui définit ce que nous sommes. Bref, on se ment à soi même.
Oui mais voilà, confronté aux Autres, à ceux qui savent, comment continuer à mentir ? Et surtout, à quoi bon (puisqu'ils sont morts). C'est là selon Sartre, la pire des torture. Faire face à son mensonge au travers du jugement des Autres.
C'est en cela que c'est un avertissement. Je ne dis pas qu'il faut se méfier de tout le monde, bien au contraire. Mais juste que se construire une image de soi merveilleuse peut sembler une bonne idée à condition que tous soient dupés. Si ce n'est pas le cas, "le garçon" pourra toujours venir vous souhaiter la bienvenue dans son hôtel.