Médiocres humains.

Par ce recueil de moult aphorismes, Nietzsche s’imite à la perfection. Il critique le christianisme, ses dévots ascétiques, rejette la métaphysique (excellente analogie avec la connaissance de la composition chimique de l’eau qui est inutile au marin, au passage) ou encore encourage l’être humain à se débarrasser de tout idéalisme afin d’approuver la vie, dans ce qu’elle a de beau dans sa médiocrité.

Je me retrouve pleinement dans son idée du Christianisme, à savoir un rejet des bonheurs de la vie présente et sur Terre pour le prix d’un bonheur futur dans une vie céleste et surtout invérifiable. Nier ça, c’est être un foutu nihiliste ! Merde, voilà que je parle comme les fanatiques du surcoté à grosse moustache…

Les aphorismes sont plaisants à lire, de manière générale, cela tranche avec les longues phrases et permet une assimilation en toute légèreté. Certains sont pertinents, d’autres non, on se demande même parfois si le philologue n’a pas publié une partie du contenu de son carnet de notes sur lequel il gribouille sporadiquement ses pensées tout en allant admirer les ânes, tant le recueil paraît désordonné.

Mais là où Nietzsche a raison, c’est quand il met le doigts sur des comportements purement humains, médiocre. La jalousie, la colère, la rancune, la sensation de briller en société, d’y ressentir de la honte, les rapports entre humains, tout (ou presque) y passe, et forcément, on retient davantage ces aphorismes que ceux qui sont plus confus, tout simplement parce que ça nous touche, on se sent concernés.

Du Nietzsche qui s’affirme, c’est toujours intéressant à lire.