Quand même meilleur que Meyer
The Hunger Games fait partie de ces livres qui se lisent à toute vitesse. C'est bien évidemment une trilogie (soupir) et vous pourrez raconter que vous l'avez dévorée en "une semaine, je ne pouvais plus le poser !". C'est un "page-turner" dans sa forme la plus simple avec une intrigue décomposée en chapitres courts se terminant à chaque fois et immanquablement par un rebondissement. L'identification au narrateur est facilitée par le fait que Katniss, l'héroïne est lisse comme c'est pas permis. Bon, ce n'est pas Bella de Twilight et heureusement, mais ce n'est pas une lumière non plus. Elle reste incroyablement passive dans une histoire où elle lutte pour sa survie. Tout ou presque est décidé pour elle par d'autres personnages tout au long de l'histoire. Elle reste également pathétiquement naïve quant aux réactions qu'elle suscite et c'est énervant de la voir se lamenter sur son sort quand on sait qu'elle s'en sortira à chaque fois. C'est particulièrement amusant de la voir se rendre compte qu'elle est une bombasse avec deux garçons qui lui tournent autour (ce que les films ont l'air de jouer à plein, bien sûr). C'est une héroïne de livres pour ados, elle croyait quoi ?
Sinon l'histoire ressemble effectivement à Battle Royale. Mais c'est un Battle Royale revu et corrigé à la sauce Américaine, donc ça dure presque sept fois plus longtemps (plus de 21 jours contre 3), les participants - il y en a 24, presque deux fois moins que dans BR - sont filmés et sponsorisés et on les relooke / interviewe avant de les jeter dans l'arène. Le résultat c'est qu'on perd beaucoup en simplicité et en rapidité. On se demande comment des gens peuvent regarder quelque chose où il se passe presque rien. Niveau violence, c'est pas tout à fait ça. L'héroïne ne tue finalement pas grand monde et c'est plus un récit sur la survie que sur le massacre. Qu'on se rassure, les héros conservent globalement leur innocence au cours de l'histoire - chaque action répréhensible étant soigneusement justifiée pour ne pas qu'on se mette à détester les gentils (c'est pas moi, c'est les frelons, etc). Près de la moitié des participants meurt le premier jour, donc l'héroïne se ballade souvent très très seule. Je suppose que l'univers de Panem - le futur post-apocalyptique des États-Unis - devait me fasciner mais ça n'a pas du tout été le cas. Pas sûr de vouloir connaître la suite d'autant que la fin est faible au possible (si on peut appeler ça une fin).